VIH : les diagnostics tardifs restent préoccupants en Europe

Publié le 05/09/2013
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Crédit photo : PHANIE

Il est évidemment fondamental de diagnostiquer une infection par le VIH le plus tôt possible après la contamination, pour donner les meilleures chances au traitement et éviter la destruction du système immunitaire. Pourtant, près de 48 % des personnes séropositives pour le VIH en Europe ne sont pas diagnostiquées avant la chute des CD4 ou l’apparition d’une affection opportuniste.

Amanda Mocroft et coll. ont utilisé des données collectées dans le cadre de l’étude COHERE (Collaboration of Observational HIV Epidemiological Research in Europe) pour analyser les présentations des diagnostics tardifs en Europe. Ils publient leurs résultats dans PLOS Medicine.

CD4 < 350/mm3

Ont été analysées les données collectées sur 84 524 individus, ayant participé à plus de 20 études observationnelles, dans 35 pays européens. Parmi eux, 45 488 personnes ont été classées comme à présentation tardive (53,8 %) se présentant avec un taux de CD4 < 350/mm3, ou une affection classant sida et 28 081 (33,2 %) comme à présentation tardive avec une maladie avancée.

On observe une tendance globale à la réduction de ces diagnostics tardifs, passant de 57,3 % en 2000 à 51,7 % en 2010/2011.

Les taux les plus importants des diagnostics tardifs sont trouvés chez les hommes hétérosexuels (66,1 %) et les pays du sud de l’Europe (57 %). Les PT diminuent chez les hommes homosexuels en Europe du Centre et du Nord. Mais ils augmentent chez les femmes hétérosexuelles en Europe du Sud.

Incidence accrue des décès

Finalement, en comparant à l’ensemble des patients, on constate que les diagnostics tardifs sont associés à des incidences plus élevées du sida et des décès dans toutes les régions d’Europe au cours des deux premières années après le diagnostic de séropositivité pour le VIH. Mais cela n’apparaît pas pour les années ultérieures.

« L’incidence la plus forte, multipliée par 13, est constatée dans le sud de l’Europe au cours de la première année qui suit le diagnostic. » Cette incidence est multipliée par 6 dans les pays de l’est de l’Europe.

Ces observations indiquent que « bien que l’incidence des diagnostics tardifs de l’infection à VIH s’est réduite au cours des années récentes, cela demeure un problème important en Europe et dans tous les groupes des personnes à risque pour l’infection », soulignent Mocroft et coll. Il serait intéressant d’étudier le problème de ceux qui sont probablement au courant de leur infection, mais ne recherchent pas de soins, ou de ceux qui ont été vus dans un système de soins pour tout autre raison et à qui on n’a pas proposé de test. Quels facteurs de risque n’ont pas été perçus ? Les stratégies de tests qui encouragent le dépistage précoce dans toutes les populations à risque méritent d’être revues et amplifiées.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr