Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) enjoint les autorités sanitaires à renforcer et améliorer la DO (DO) des nouveaux cas d'infection par le VIH en France. Pour le CNS, les mécanismes de DO se sont progressivement dégradés, faisant un trou dans le réseau de surveillance français. « La dégradation de la production de certaines données clés atteint désormais un point critique, qui entrave la capacité des acteurs impliqués dans la réponse », s'alarme l'institution, dans un avis publié ce mardi 14 novembre.
Fort de ce constat, le CNS a créé, le 19 janvier dernier, une commission « Systèmes de surveillance épidémiologique ». Dans son avis, ses membres estiment que la DO, mise en place en 2003, est l'un des seuls dispositifs en capacité d'évaluer l'état de l'épidémie en France et garantissant un bon niveau de sécurité des données et de confidentialité. Ainsi, ce système permet de produire des données par population d’intérêt dans un pays où l’épidémie est hétérogène selon les groupes et les régions. Les épidémiologistes peuvent aussi savoir quelle est l'avancée moyenne de la maladie au moment du diagnostic.
Des pistes d'amélioration
Le CNS formule 13 recommandations visant à restaurer et optimiser le fonctionnement de la DO, mais aussi à améliorer la communication avec les déclarants.
Par exemple, la saisie des déclarations obligatoires en secteur hospitalier est majoritairement le fait des techniciens d’études cliniques (TEC) rattachés aux Corevih alors que ce rôle n’est pas traduit dans les textes réglementaires organisant les missions de ces comités de coordination à l'échelle régionale.
En conséquence, « l’implication des Corevih en matière de recueil, de saisie, de transmission et de contrôle de l’exhaustivité et de la complétude de la DO s’avère actuellement très inégale », lit-on. Le CNS propose d'inscrire, dans les textes réglementaires relatifs aux missions des Corevih, leur rôle d’opérateur territorial dans le recueil, la saisie, la transmission et le contrôle de l’exhaustivité de la DO VIH.
Les modalités d’accès à la plateforme e-DO, et en particulier le système d'identification, sont qualifiées « d'obsolètes » et « inadaptées à la réalité du processus de déclaration » par les auteurs. La délégation de la déclaration aux TEC est entravée « en raison d’un dysfonctionnement majeur de la plateforme depuis l’origine » pour leur identification. Pour le CNS, le ministère de la Santé doit donner les crédits à Santé publique France pour opérer une vaste mise à jour.
Le CNS plaide pour sensibiliser et former les déclarants aux enjeux et aux finalités en santé publique de la DO. Pour l'heure, la formation initiale et continue « se limite essentiellement à la mise à disposition d’une documentation technique, dont la diffusion est en outre inégalement assurée », pointe le CNS.
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