À moins d’une mise en route immédiate d’un traitement prophylactique post-exposition, la rage est quasi mortelle à 100 %. Seuls de rares cas de survie après une exposition sont rapportés dans la littérature (par exemple, un cas en Californie l’an dernier). L’étude menée par Amy Gilbert et coll. dans une population péruvienne d’Amazonie semble remettre cette notion en question. L’étude a été menée dans deux communautés d’une région reculée de l’Amazonie péruvienne (Truenococha et Santa Marta dans le département du Loreto), dans le cadre d’un travail mené pour éclaircir les interactions entre les humains et les chauves-souris, qui constituent le principal réservoir de la rage en Amérique latine.
Depuis une vingtaine d’années, des épidémies de rage surviennent régulièrement dans ces populations. Chez 92 personnes interrogées par Gilbert et coll., 50 rapportent des antécédents de morsure de chauves-souris. Une analyse biologique réalisée chez 63 individus montre chez 7 d’entre eux la présence d’anticorps neutralisants contre le virus de la rage (11 %). Une personne dans le groupe des 7 rapporte avoir été vaccinée. Mais il n’y a pas de preuve de vaccination chez les six autres, ni la notion d’un traitement médical après la morsure.
La draculine
Les chercheurs soulignent qu’ils ne peuvent tirer de conclusion certaine en l’absence de preuve d’un contact avec le virus. Mais ils estiment qu’une exposition au virus de la rage pourrait ne pas être invariablement fatale chez les humains. Une exposition qui pourrait être plus fréquente qu’on ne le suppose, car dans certaines situations où les accès aux soins sont limités, « à moins de présenter des symptômes de la maladie, les individus ne vont pas consulter. Nous reconnaissons toutefois que le décès survient chez tous ceux qui développent les symptômes de la rage ».
Les chauves-souris se nourrissent pendant la nuit du sang des animaux du bétail. Mais il arrive parfois qu’elles s’attaquent aux humains. L’anticoagulant injecté par leurs dents acérées est connu sous le nom de « draculine ».
« Si l’existence de populations résistantes à la rage est démontrée, cela ouvre la voie à des séquençages du génome pour mieux comprendre les mécanismes et chercher des traitements », souligne un éditorialiste, Rodney Willoughby.
American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 2 août 2012.
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