XAVIER DE LAMBALLERIE, Antoine Nougairede et coll. (Institut de Recherche pour le développement, département « Emergence des pathologies virales », Marseille), ont réussi à atténuer l’arbovirus du Chikungunya pour le rendre utilisable pour la conception d’un candidat-vaccin. ont utilisé une technique de réencodage qu’ils ont appliquée au virus du chikungunya, et obtenu au final un virus qui a perdu une partie de ses capacités à se répliquer (atténué). Il devient dès lors utilisable pour réaliser un candidat-vaccin contre cette maladie émergente, responsable de millions de cas au cours de la dernière décennie, et contre laquelle il n’y a pas de vaccin disponible.
La technique de réencodage consiste à modifier la composition du génome du virus, tout en faisant en sorte que ses protéines restent codées. Pour coder un acide aminé il faut un triplet de nucléotides, on le sait. Mais ce qu’on sait moins est que plusieurs combinaisons peuvent coder un même acide aminé. "Les virus codent leur protéines avec des séquences données et pas au hasard. Si on change les séquences du génome viral de façon à ce que les mêmes protéines soient présentes, on s’aperçoit que le virus devient atténué", explique Xavier de Lamballerie au Quotidien. Il est atténué aussi bien dans les cellules de mammifère que dans les moustiques vecteurs (Aedes albopictus).
L’équipe propose cette nouvelle démarche pour le Chikungunya, mais le réencodage peut être utilisé aussi pour d’autres virus pathogènes. Cela permet de crérer des candidats vaccins « que l’on peut obtenir rapidement et qui sont très sûrs sur le plan sanitaire », (il ne risque pas de se recombiner avec des souches sauvages). Si l’on connaît la séquence du génome d’un virus émergent, en quelques mois on peut réaliser un virus réencodé et proposer un candidat-vaccin.
Certaines équipes travaillent avec cette technique sur le virus de la grippe. La technique classique pour atténuer un virus est de procéder par passages répétés sur des cultures de cellules, ce qui change les acides aminés, mais prend beaucoup plus longtemps et il est difficile de régler l’atténuation.
PloS Pathogens, 21 février 2013.
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