Le parquet de Marseille a annoncé ce 28 octobre faire une évaluation d'un signalement par l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) sur des essais cliniques contre la tuberculose, qui auraient été menés à l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille (IHU) hors du cadre légal.
Cette annonce fait suite à une saisine du procureur de la République par l'ANSM, estimant que l'institut dirigé par le médiatique Pr Didier Raoult a contrevenu à l’article 40 du code de procédure pénale pour des essais cliniques potentiellement frauduleux.
Dans le même temps, l'agence sanitaire a annoncé ce 27 octobre qu'elle allait « diligenter une inspection au sein » de l’IHU marseillais, qui a « continué à délivrer » des traitements contre la tuberculose malgré son refus d'autoriser l'essai à deux reprises, en 2019 et 2020.
Au départ de cette affaire : la révélation par « Mediapart » le 22 octobre dernier d'« expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications », depuis 2017. Selon le site d'information, deux des quatre molécules incluses dans le protocole de l’IHU (la sulfadiazine et la minocycline) ne figurent pas sur la liste des antibiotiques autorisés par l'OMS dans la tuberculose, les deux autres (la clofazimine et le pyrazinamide) étant inscrites.
Une alerte en mai 2021
L'ANSM a indiqué avoir été « alertée en mai 2021 (...) sur de possibles manquements de l’IHU de Marseille » quant à la réglementation de ces essais. « Aux termes de nos premières investigations, nous considérons que certaines études auraient dû être menées conformément à la législation encadrant les recherches impliquant la personne humaine (...). Ceci n'est pas admissible », a indiqué l'autorité. Le protocole en question avait été déposé en août 2019, puis retiré un mois plus tard, compte tenu des réserves émises par l'agence.
L'AP-HM a mené une enquête interne rapide face à la « gravité potentielle des faits relatés ». Cette dernière confirme que « certains » patients traités contre la tuberculose avec la combinaison d'antibiotiques mise en cause ont été « atteints de complications rénales dont au moins un d'entre eux a nécessité une intervention chirurgicale », a écrit l'AP-HM qui va poursuivre ses investigations, en lien avec les autorités de tutelles compétentes, notamment l'ANSM.
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