Alors que l'épidémie de Covid continue de progresser - mais de façon moins marquée selon le dernier point hebdomadaire de Santé publique France -, la Haute Autorité de santé préconise d'élargir dès ce 19 décembre la vaccination contre le Sars-CoV-2 aux enfants de six mois à quatre ans révolus à risque de forme sévère de la maladie et de décès, avec le vaccin à ARNm Comirnaty de Pfizer.
Ce vaccin a obtenu le 25 novembre dernier une extension d’indication de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour la primovaccination de cette classe d’âge. En plus des enfants à risque, la HAS encourage la vaccination des enfants de cette catégorie d'âge qui vivent dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou ne répondant pas à la vaccination, dans le cadre de la stratégie de cocooning et d'une décision médicale partagée avec les parents.
Une efficacité de 80,3 % contre les infections symptomatiques
Pour les enfants de moins de cinq ans, la posologie du vaccin Comirnaty a été adaptée à 3 microgrammes/dose. Il doit être administré selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de trois semaines, puis un second intervalle d’au moins huit semaines.
Cet avis de la HAS en faveur de la primovaccination des jeunes enfants repose sur les travaux de Santé publique France qui montrent que les moins d'un an représentent 70 % des hospitalisations des 0-17 ans et 84 % des admissions en soins critiques.
Et les données disponibles sur le vaccin de Pfizer ont mis en évidence, après trois doses, une efficacité de 80,3 % contre les infections symptomatiques chez les enfants de six mois à quatre ans, n'ayant jamais été infectés par le Covid. « Les données d’immunogénicité et de tolérance se révèlent également satisfaisantes : aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été rapporté dans les différentes études menées », précise la HAS, qui a également pris en compte les recommandations internationales.
Pour la HAS, les enfants considérés à risque de forme sévère sont ceux présentant l'une de ces comorbidités : les cardiopathies congénitales, les maladies hépatiques chroniques, les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), les maladies neurologiques, l’immunodéficience primitive ou induite par médicaments, l’obésité, le diabète, les hémopathies malignes, la drépanocytose et la trisomie 21. La Haute Autorité recommande aussi la primovaccination des enfants porteurs d’une des comorbidités déjà identifiées préalablement comme étant des facteurs de risque chez les adultes. Il s'agit notamment d'un cancer récent, d'une maladie rénale chronique ou d'un handicap neurologique.
Au-delà de ces indications, la HAS encourage les médecins spécialistes d’organes et de maladies rares à proposer au cas par cas la vaccination aux enfants qu'ils considèrent particulièrement vulnérables, mais dont les facteurs de risque ne figurent pas dans ces listes.
Le Nuvaxovid peut être utile pour les 12-17 ans
La HAS s'est aussi prononcée en faveur du vaccin Nuvaxovid de Novavax pour la primovaccination des 12-17 ans ne pouvant ou ne souhaitant pas être vaccinés avec un vaccin à ARNm. Le vaccin à protéine recombinante bénéficie d'une extension d'indication de l'EMA depuis le 23 juin dernier.
Le Nuvaxovid peut actuellement être utilisé si besoin en primovaccination chez les 18 ans. Le schéma vaccinal repose sur l’administration de deux doses espacées de trois semaines.
Dans un contexte de forte propagation des virus hivernaux, la HAS insiste par ailleurs depuis plusieurs semaines « sur l’importance de la vaccination – et en particulier du rappel – pour protéger les personnes les plus fragiles face au Covid ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024