Les patients atteints de cancer ont 4 à 5 fois plus de risque de développer très rapidement des complications respiratoires sévères s'ils sont infectés par le SARS-Cov-2, et ce d'autant plus qu'ils auront reçu une chirurgie ou une chimiothérapie dans les semaines qui précèdent.
Aussi, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) préconise-t-il, dans un avis daté du 14 mars, de traiter à l'hôpital les patients par ordre de priorité afin d'éviter au maximum le risque de contamination. Les patients à traiter en priorité sont ceux qui doivent bénéficier d'une prise en charge curative. Viennent ensuite ceux qui doivent bénéficier d'une prise en charge non curative en début de traitement ou les patients de moins de 60 ans et/ou dont l'espérance de vie est supérieure à 5 ans.
Pour limiter l'utilisation des passages hospitaliers, le recours aux traitements oraux, les administrations à domicile, voire les pauses thérapeutiques doivent être privilégiés chez les patients en traitement non curatifs. Ces mesures ont pour but de faire des services d'oncologie et de radiothérapie « des sanctuaires sans patient infecté ».
Redéfinition des patients à risque
Par ailleurs, le HCSP a également émis des recommandations concernant les personnes à risque de développer une forme grave d'infection par le SARS-CoV-2. Sur la base de la littérature, le HCSP considère que les groupes à risque sont les personnes âgées de plus de 70 ans (même si les patients entre 50 et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée), les patients aux antécédents cardio-vasculaires (HTA, AVC, coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque de stade NYHA III ou IV), les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires, les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire, les patients cancéreux, ceux sous dialyses.
Le HCSP a également inscrit sur sa liste les patients immunodéprimés quelle qu'en soit la cause, les malades atteints de cirrhose au stade B ou supérieur de la classification Child-Pugh et ceux ayant une obésité morbide (IMC supérieure à 40 kg/m2). Concernant les femmes enceintes, en l'absence de données disponibles, il est recommandé d'appliquer des mesures de protection et de suivi à partir du 3e trimestre de grossesse.
Un parcours dédié dans les établissements
Concernant la prise en charge en ville, il est conseillé d'organiser un espace et des plages de consultation à horaires dédiés aux personnes fragiles, ainsi qu'un circuit dédié dans le cabinet médical. En cas de visite à domicile, le port du masque par le médecin est essentiel.
De même, dans les établissements santé, les lieux d'accueil des patients à risque infectés par le SARS-CoV-2 ne doivent pas être le lieu d'accueil habituel, afin d'éviter la transmission aux autres patients fragiles. Il est recommandé de proposer à de tels patients de participer à des protocoles de recherche académique.
Pour le cas particulier des patients en EHPAD, le HCSP reprend l'essentiel des mesures déjà appliquées dans les établissements. Le HCSP estime que le premier cas d'un établissement doit être hospitalisé, si possible dans une unité de soins gériatriques aigus dédiés au SARS-CoV-2 pour éviter l'établissement d'une épidémie.
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