Plaidoyer pour vacciner les jeunes garçons homosexuels contre le HPV

Publié le 16/07/2013
1373985964448069_IMG_109130_HR.jpg

1373985964448069_IMG_109130_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

Le risque de cancer anal est multiplié par plus de 15 chez les hommes gays comparés aux hétérosexuels. Un programme de vaccination contre le HPV ciblant la population des jeunes hommes homosexuels serait rentable, cliniquement et économiquement, argumentent trois auteurs dans le « BMJ ».

Les auteurs britanniques du Royal Liverpool University Hospital appuient leur argumentation sur des données chiffrées et tirées de l’expérience de l’Australie.

Au Royaume-Uni, le programme de vaccination a débuté en 2008 chez les filles, avec l’espoir de réduire secondairement l’incidence chez les garçons. Une notion qui se confirme, puisque des données australiennes ont depuis montré un tel effet.

Extention du programme en Australie

Par ailleurs, des études chez les homosexuels masculins révèlent « qu’ils ont un risque 15 fois plus élevé de développer un cancer génital, et en particulier anal, comparés aux hétérosexuels. »

En février de cette année, les Australiens ont étendu leur programme de vaccination à l’école aux garçons de 12-13 ans, avec un rattrapage chez les 14-15 ans.

« Des études récentes démontrent que le vaccin contre HPV est efficace chez les hommes, y compris les gays. Il couvre les HPV 16 et 18, deux souches responsables de la majorité des cancers associés à cette infection. » L’efficacité est plus élevée chez ceux qui n’ont pas déjà été infectés, mais les études montrent que « seule une minorité des jeunes hommes gays le sont, et qu’une stratégie de vaccination qui inclut ceux qui ont déjà été exposés à ces souches est rentable », soulignent les auteurs.

Moins d’un homme sur 20

Une analyse récente indique que les prévalences des HPV 16 et 18 au niveau anal chez les hommes, par ailleurs négatifs pour le VIH, sont respectivement de 12,5 et 5 %. Moins d’un homme sur 20 de moins de 25 ans a été infecté par une souche de HPV à haut risque (données britanniques).

« L’argumentation pour une vaccination contre le HPV ciblant les jeunes hommes gays, jusqu’à l’âge de 26 ans, est forte », concluent les infectiologues. L’une des principales difficultés étant d’identifier et de vacciner ces jeunes avant qu’ils n’acquièrent l’infection par le HPV, admettent les auteurs.

Mark Lawton et al. dans « Sexually Transmitted Infections », une publication du BMJ, le 15 juillet 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr