Au Royaume-Uni, Chlamydia trachomatis et le gonocoque sont, dans l’ordre, les deux premières causes de MST, notamment chez les moins de 25 ans. Chez les femmes, les infections sont souvent asymptomatiques et peuvent provoquer des infections ascendantes d’où un risque d’infertilité et de GEU. Ces germes peuvent infecter l’urèthre, l’endocol ou les deux.
Chlamydia
En ce qui concerne Chlamydia, 70 % des femmes infectées sont asymptomatiques. Le gold standard pour la détection du germe est l’amplification des acides nucléiques sur des prélèvements uréthraux ou endocervicaux. Mais les femmes asymptomatiques préfèrent nettement des tests qui n’impliquent pas d’être examinées : recueil du premier jet d’urine, autoprélèvement vulvovaginal. Mais quel est le meilleur prélèvement chez les femmes qui nécessitent un examen : endocervical lors d’un examen gynécologique ou vulvovaginal ? Pour le savoir une équipe de Leeds a conduit une étude sur 3 973 femmes de plus de 16 ans consultant pour avoir un test de MST. Avant l’examen, ces femmes se faisaient un autoprélèvement vulvovaginal. Puis, lors de l’examen le clinicien pratiquait un prélèvement endocervical. Les échantillons étaient analysés par méthode Aptima Combo-2. Au total, 410 femmes ont été trouvées infectées par Chlamydia trachomatis. Il est apparu que les autoprélèvements vulvovaginaux avaient une meilleure sensibilité que les prélèvements endocervicaux (97 % vs 88 %) ; les spécificités respectives étaient de 99,9 et 100 %. Les prélèvements vulvovaginaux étaient plus sensibles que les prélèvements endocervicaux tant chez les femmes présentant des symptômes suggérant une MST (97 % vs 88 %) que chez les femmes sans symptômes.
« Les prélèvements vulvovaginaux sont significativement meilleurs que les prélèvements endocervicaux pour détecter Chlamydia chez les femmes avec ou sans symptômes suggérant une MST. Chez les patientes avec symptômes, utiliser les prélèvements endocervicaux au lieu des prélèvements vulvovaginaux aurait laissé passer 9 % des infections », concluent les auteurs.
Gonocoque
L’autre étude a porté sur le gonocoque. Sur 3859 femmes de plus de 16 ans consultant en vue d’un dépistage de MST, 96 étaient infectées par le gonocoque. Sans entrer dans les détails des résultats, l’analyse par amplification des acides nucléiques des auto-prélèvements vulvovaginaux était équivalente à ce même test sur les prélèvements endocervicaux et était supérieure aux cultures des prélèvements uréthraux et endocervicaux. Conclusion des auteurs dans cette étude sur le gonocoque : « Les auto-prélèvements vulvovaginaux représentent les prélèvements de choix chez les femmes qui ne présentent pas de symptômes et ont l’avantage de ne pas être invasifs. Chez les femmes qui nécessitent d’être examinées, il est recommandé un prélèvement vulvovaginal effectué soit par le clinicien soit par la patiente ».
Sarah Schoeman et coll. Catherine Stewart et coll. BMJ online du 12 décembre 2012.
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