L'aveu d'une moindre efficacité des vaccins Sinovac et Sinopharm par rapport aux vaccins à ARNm, par Gao Fu, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, lors d'une conférence scientifique le 10 avril, rapportée par l'agence de presse mondiale Associated Press, a jeté le trouble.
Ces propos rapportés dans la presse − sur lesquels le scientifique chinois est rapidement revenu le lendemain dans « Global Times » évoquant un « malentendu complet » − entrent en contradiction avec l'avis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) du 31 mars. « Les vaccins chinois sont sûrs et efficaces », avait estimé le Groupe consultatif d'experts (SAGE) de l'agence onusienne.
Un seuil de l'OMS fixé à 50 % d'efficacité
Les vaccins chinois auraient une efficacité comprise entre 50 et 80 %. « Effectivement, les premiers résultats montrent que ce vaccin a l'air moins efficace [que les vaccins à ARNm, N.D.L.R.], en tout cas dans la façon dont il a été utilisé, c'est-à-dire deux doses à trois semaines d'intervalle, a expliqué à propos du vaccin de Sinopharm la Dr Sylvie Briand, directrice de la gestion des risques épidémiques à l'OMS, interrogée par « France info ». Par exemple au Brésil, il semblerait que l'efficacité tourne autour de 50 %, ce qui correspond au seuil que l'OMS avait indiqué ».
Avant l'arrivée des premiers vaccins, l'agence onusienne avait en effet établi que l'efficacité devrait être d'au moins 50 %, « de façon à ce que l'on puisse l'utiliser pour des vaccinations de masse », a poursuivi la Dr Briand. Et d'ajouter que « l'un des objectifs que les Chinois avaient décidés il y a quelques mois était de vacciner rapidement 40 % de leur population pour être sûrs qu'il n'y ait pas de flambée épidémique ».
Afin d'éteindre l'incident diplomatique − la Chine faisant des vaccins un étendard de son influence mondiale −, le Pr Gao Fu justifie dans « Global Times » qu'il ne faisait pas référence aux vaccins chinois mais aux vaccins en général. « L'augmentation de l'efficacité [des vaccins] est une question qui doit être étudiée par les scientifiques du monde entier », explique-t-il.
Des pistes pour améliorer l'efficacité
Pourtant, selon le quotidien de Hong Kong « South China Morning Post », le pays était bien en train d'examiner deux voies pour « résoudre le problème de l'efficacité pas élevée de ses vaccins », est-il rapporté dans « Le Monde ». À savoir ajuster le dosage en prolongeant le délai entre les deux injections, voire en augmentant le nombre d'injections, ou en mélangeant des vaccins de technologies différentes.
Le fait de vacciner avec des vaccins différents est d'ailleurs envisagé ailleurs dans le monde. Des chercheurs britanniques testent ainsi la combinaison d'une première dose du vaccin d'AstraZeneca avec une deuxième par celui de Pfizer-BioNTech.
« Nous ne pouvons pas ignorer les vaccins à ARNm simplement parce qu'il existe déjà plusieurs nouveaux vaccins contre le coronavirus dans notre pays. Une réflexion innovante est nécessaire pour créer des vaccins à ARNm de manière créative », aurait ajouté le Pr Gao Fu. Un autre responsable du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, Wang Huaqing, aurait déclaré que des développeurs chinois travaillaient sur des vaccins à base d'ARNm, indique un autre papier publié dans « Le Monde ».
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