L’Europe se dote de nouveaux moyens pour mieux répondre aux menaces sanitaires

Publié le 04/07/2013
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Crédit photo : AFP

L’Union européenne s’est dotée mercredi de mécanismes visant à mieux anticiper et gérer les grandes menaces sanitaires telles la pandémie de grippe A en 2009. Le texte instaure un système d’alerte précoce, facilite l’achat commun de vaccins et permettra de décréter l’urgence sanitaire au niveau européen en cas de crise. Sont visées toutes les « menaces transfrontières graves » pour la santé, qu’elles soient d’origine biologique, chimique ou environnementale. La décision entrera en vigueur le jour de sa publication au « Journal officiel ».

Le Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg, a donné son feu vert définitif à ces mécanismes qui tirent les leçons des récentes crises, telles que l’épidémie d’infections provoquées par la bactérie Escherichia coli en 2011, le nuage de cendres volcaniques en 2010 ou, bien sûr, la pandémie de la grippe A(H1N1) en 2009. Le nouveau dispositif européen doit permettre une coordination et une réaction plus rapides à l’échelle de l’UE.

Le texte introduit la possibilité de reconnaître une « situation d’urgence sanitaire » européenne dans le but d’accélérer la mise à disposition de médicaments nécessaires à la lutte contre la crise. L’état d’urgence sanitaire pourra désormais être déclaré à l’échelle de l’Europe mais l’UE devra attendre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour déclarer une urgence internationale sur tous les continents.

Achat conjoint des médicaments et des vaccins.

Les États membres pourront acheter conjointement des médicaments et de vaccins, plutôt que de lancer des appels d’offres séparés. « C’est sans aucun doute le plus grand succès de cette décision », a déclaré le rapporteur, le socialiste français Gilles Pargneaux. « L’accès aux vaccins sera plus équitable car ils seront à des prix plus justes, une avancée qui est la bienvenue, particulièrement chez les plus petits États membres qui ne pouvaient tout simplement pas se permettre de payer les prix exorbitants appliqués pendant les récentes pandémies », a-t-il souligné. Lors de la pandémie de grippe A(H1N1) de 2009, les États membres se sont fait mutuellement concurrence pour se procurer des vaccins qui n’étaient disponibles qu’en quantité limitée. Les États avaient agi en ordre dispersé, incapables de négocier le prix des vaccins avec les laboratoires qui leur avaient imposé leurs conditions. En France, la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, avait choisi d’acheter 94 millions de doses pour un accès universel aux vaccins tandis que la Pologne avait fait le choix inverse en ne passant aucune commande. Certains pays n’avaient pas pu obtenir de vaccins en raison de l’épuisement des stocks.

Le texte insiste aussi sur l’indépendance et la transparence dont doivent faire preuve les experts impliqués. Ces derniers devront déclarer la présence ou l’absence de tout intérêt, direct ou indirect, qui pourrait être considéré comme préjudiciable à leur indépendance.

Enfin, la nouvelle législation renforce l’interopérabilité entre le secteur vétérinaire et celui de la santé, un point essentiel comme le soulignent certaines épidémies récentes liées à des souches virales d’origine aviaire ou porcine.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr