La réponse immunitaire à Mycobacterium tuberculosis varie selon l’origine ethnique, ce qui pourrait ne pas être sans conséquences pour le diagnostic et le traitement. Telles sont les conclusions d’une équipe du Queen Mary à Londres, qui a analysé la réponse immunitaire à la tuberculose de 128 patients récemment dépistés et d’appartenance ethnique diverse, à savoir 45 Africains, 27 Européens, 55 Asiatiques, et 1 eurasien. La réponse inflammatoire prétraitement des Asiatiques et des Européens s’est avérée identique, mais différente de celle des Africains.
La génétique humaine et non la souche bactérienne
Les scientifiques soulignent que cette différence est bien due à des variations ethniques du capital génétique et non à la souche bactérienne infectante. Le Dr Adrian Martineau, directeur de recherche au Queen Mary, explique : « La mycobactérie a co-évolué avec la migration des hommes vers l’Europe et l’Asie au cours des 70 000 dernières années et différentes souches touchent à des degrés divers des groupes ethniques distincts. (...) On pourrait ainsi penser que la réponse immunitaire des patients varie avec la souche de M. tuberculosis infectante. Cependant, notre étude montre pour la première fois que ce sont en réalité les différences ethniques du patrimoine génétique qui sont à l’origine de la variation de la réponse immunitaire, avec très peu d’effets de la souche infectante. »
La vitamine D détermine l’immunité
Ces premiers résultats pré-traitement ont été confirmés ensuite par des analyses post-traitement chez 85 sujets de la cohorte initiale. Les variations ethniques étaient encore plus marquées. Un certain nombre de marqueurs immunologiques, connus pour être corrélés à une clairance plus rapide ou plus lente selon les cas, différaient entre les Africains et le groupe Européen/Asiatique. Un facteur clef a été identifié pour expliquer ces variations génétiques : une protéine de liaison de la vitamine D. « Ce qui renforce l’hypothèse que la vitamine D et son transport dans le sang est déterminant dans la réponse immunitaire d’un patient à la tuberculose », ajoute le Dr Martineau. Cette donnée pourrait être exploitée en vue d’un traitement personnalisé de la tuberculose. Comme l’estime le Dr John Moore-Gillon, de la British Lung Foundation : « Une approche différente selon l’origine ethnique, suggérée ici pour la première fois, pourrait améliorer le diagnostic et l’adaptation du traitement. »
PLOS Pathogens, publié le 4 juillet 2013
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