Depuis 2001, la proportion de souches de Neisseria gonorrhœæ résistantes aux antibiotiques augmente régulièrement. Elles sont désormais 13 % à résister à la pénicilline, 56 % à la tétracycline et 42 % à la ciprofloxacine. Plus inquiétant encore, la proportion de souches résistantes à la céfixime a quadruplé entre 2011 et 2012, passant de 0,7 % à 3 %.
L’arrivée de trithérapies contre les infections au VIH au milieu des années 1990 a signé le retour des comportements à risque, et une résurgence des gonococcies. Il y ainsi a eu plus de 6 400 cas entre 2001 et 2009, plus de 1 800 cas en 2010, plus de 2 200 cas en 2011 et près de 3 000 cas en 2012. Dans le BEH daté 4 février, Les auteurs de l’article du BEH notent en outre une part croissante des femmes atteintes qui représentaient 31,1 % des patients en 2012.
La ceftriaxone, et plus d’alternative
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un traitement de première intention doit guérir plus de 95 % des patients, ce qui n’est plus le cas de la pénicilline, de la tétracycline et la ciprofloxacine en ce qui concerne les gonococcies. La sensibilité des gonocoques à la spectinomycine restant intacte, cet antibiotique a été de nouveau commercialisé en France, mais les échecs thérapeutiques observés en cas de localisation pharyngée en font un traitement de seconde intention. Seules restent donc en lice le céfixime et la ceftriaxone, mais il n’y a que cette dernière qui soit recommandée par l’ANSM en tant que traitement de première ligne.
Non respect des recommandations
Les résultats du BEH semblent indiquer un certain non-respect des praticiens, comme l’avait déjà démontré une étude parue en 2008 dans BMC Family Practice, selon laquelle un peu plus de 20 % des généralistes connaissaient, et respectaient, les recommandations de l’ANSM. « L’apparition de résistances cliniques et biologiques aux céphalosporines de troisième génération [...] pourrait aboutir à une impasse thérapeutique » estiment les auteurs de l’article du BEH. Même si la proportion de souches multirésistantes, est restée très faible, elle a significativement augmenté en 2012, atteignant 1,6 %.
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