Les infections à chlamydia et à gonocoque sont loin d’être anodines en cours de grossesse

Publié le 06/09/2013
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Crédit photo : BSIP

La question divisait les experts, mais il semble bien que, non, le statut hormonal de la grossesse ne protège pas des infections sexuellement transmissibles (IST) à chlamydia et à gonocoque. Une étude australienne réalisée chez 350 000 femmes ayant eu leur premier bébé entre 1999 et 2008 montre qu’une de ces IST juste avant ou pendant la grossesse est associée à un risque accru de prématurité et de mort fœtale in utero (MFIU).

Parmi ces femmes, 3 658 (1 %) avaient présenté au moins une infection à chlamydia avant la naissance. Pour la plupart (81 %), le diagnostic avait été posé avant la conception. Seulement 196 (0,6 %) avaient eu une infection à gonocoque avant la naissance, avec un diagnostic posé à 85 % en pré-conceptionnel. À noter que la moitié des femmes ayant une infection à gonocoques avaient déjà rencontré le chlamydia par le passé.

Un lien de causalité à prouver

Même après ajustement sur l’âge, le tabac, un statut social peu élevé et des comorbidités (diabète, hypertension artérielle), les femmes ayant eu une IST restaient plus à risque. En cas d’IST à chlamydia, le risque de prématurité était majoré de 17 % et celui de MFIU de 40 %. En cas d’IST à gonocoques, le risque de prématurité était plus que doublé ; quant au risque de MFIU, le nombre de femmes concernées était trop faible pour être évalué. En cas d’antécédent à chlamydia, le risque de prématurité était le même que l’infection ait été contractée une année avant la conception, dans l’année de la conception ou en cours de grossesse.

Néanmoins, les auteurs insistent sur le fait que leurs résultats n’affirment en rien un lien de causalité. Les infections pourraient être un simple marqueur des femmes à risque élevé de complications obstétricales. Et si l’inflammation chronique augmente le risque de prématurité, les essais d’antibioprophylaxie en cours de grossesse se sont révélés décevants.

Sexually Transmitted Infections, publié en ligne le 5 septembre 2013

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr