Depuis l’arrivée sur le marché des agents stimulant l’érythropoïèse (ASE), il est reconnu qu’une supplémentation martiale est nécessaire pour optimiser la réponse hématologique et diminuer les doses d’ASE. Il a également été démontré que l’administration IV du fer était plus efficace que la voie orale ce qui a abouti à sa large utilisation. La sécurité des différents composés de fer IV a été mise en cause sur des bases théoriques liées à leur potentiel d’induire une surcharge en fer, un stress oxydatif, des réactions d’hypersensibilité et une susceptibilité aux infections. Une conférence d’experts a été organisée par les Kidney Disease: Improving Global Outcomes (KDIGO) pour examiner de façon critique les éléments de preuve et identifier ce qui manque aujourd’hui à notre connaissance. Quatre thèmes ont été étudiés.
• Bien que des lésions cliniquement significatives des organes cibles et en particulier du foie en relation avec une surcharge en fer secondaire à l’administration de fer IV n’aient pas été établies de façon formelle on ne peut exclure la toxicité potentielle du fer à long terme.
• Malgré de nombreux travaux fondamentaux et cliniques, tous observationnels, la question de savoir si le fer IV favorise l’athérosclérose et le remodelage artériel n’est pas résolue.
• Les arguments en faveur d’une augmentation du risque infectieux reposent essentiellement sur des études observationnelles et les revues systématiques ainsi que les méta analyses n’ont pas permis de conclure.
• Le taux de réactions anaphylactiques sévères est estimé à 3,3/millions de patients traités pour le fer dextran de faible PM et à 0,9 et 0,6 pour respectivement le gluconate ferrique et le fer sucrose. Il n’existe pas de test allergologique validé pour prédire ou confirmer l’hypersensibilité. Les résultats de cette conférence ne remettent pas en cause les recommandations actuelles mais font un point intéressant sur l’état actuel de la connaissance et les travaux de recherche nécessaires pour améliorer la prise en charge de l’anémie des patients atteints de maladie rénale chronique.
Macdougall IC et al. Kidney International 2016;89:28–39
CHU Nancy
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