Le vaccin HPV protège aussi du cancer oropharyngé

Publié le 19/07/2013
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Crédit photo : PHANIE

Une étude menée au Costa Rica par l’International Agency for Research on Cancer (IARC) et le National Cancer Institute montre pour la première fois que le vaccin HPV contre les types 16 et 18 assure une forte protection contre les cancers oropharyngés. Une nette diminution de la prévalence des infections orales à HPV a en effet été constatée dans la cohorte des 7 466 jeunes femmes vaccinées entre 2004 et 2005. Près de 4 ans après la vaccination, la prévalence des infections à HPV16/18 a ainsi diminué de 93 %.

Les garçons plus exposés

Si le cancer du col est le troisième cancer chez la femme à travers le monde, le virus HPV est associé à d’autres cancers, tels que la vulve, le vagin, le pénis, l’anus et l’oropharynx. L’incidence du cancer de l’oropharynx est estimée à 85 000 cas par an dans les deux sexes, les hommes étant 4 fois plus touchés. Pour le Dr Rolando Herrero de l’IARC : « Il y a de nombreux aspects de la maladie que nous ne comprenons pas encore, et des preuves supplémentaires de l’efficacité du vaccin sont nécessaires. Mais ces résultats suggèrent un outil important en prévention primaire de ces cancers de plus en plus fréquents. »

Vers une vaccination masculine

Si les cancers oropharyngés sont classiquement associés à une forte consommation de tabac et d’alcool, on pense que plus de 30 % de ces cancers sont associés à une infection HPV contractée lors de pratiques sexuelles orales. Une étude récente aux États-Unis a montré qu’au cours des 20 dernières années le taux d’infection HPV au niveau oropharyngé était passé de 16 à 70 %. Dans les décennies futures, le cancer oropharyngé lié à l’HPV serait ainsi en passe de devenir plus fréquent que le cancer du col. « La vaccination des garçons pourrait être un objectif de santé publique dans les régions où les cancers de l’oropharynx et les autres liés à l’HPV sont fréquents chez les hommes », conclut le Dr Herrero.

PLOS ONE, publié le 18 juillet 2013

Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr