Un MERS-CoV (nouveau coronavirus) a été découvert chez une chauve-souris en Arabie Saoudite, à proximité de la zone où a été identifié le premier cas. Cette découverte rend plus élevée la probabilité que cet animal soit le réservoir de la maladie, sans en apporter une preuve formelle.
La plupart des cas recensés à ce jour d’infection par le MERS-CoV – 70 sur 96 – ont été enregistrés en Arabie Saoudite. Un virus 100 % identique génétiquement a été trouvé chez une chauve-souris à 12 km de là où vivait premier cas confirmé, révèle une équipe de chercheurs américains (« Center for Infection and Immunity », Université de Columbia) et d’Arabie Saoudite dans un article publié dans la revue « Emerging Infectious Diseases ».
La chauve-souris est un réservoir de virus de nombreuses maladies humaines : Ebola, Hendra, Nipah, Marburg et SRAS. Depuis l’émergence du SRAS il y a une dizaine d’années, des recherches virologiques ont été effectuées chez un très grand nombre de chauves-souris, dans de nombreuses régions. Différents types de coronavirus ont été trouvés, « sans que l’on sache leur potentiel de pathogénicité à l’homme ou à l’animal », commente pour « le Quotidien » le Dr Arnaud Fontanet (responsable de l’unité épidémiologie des maladies émergentes, Institut Pasteur). Les séquençages ont été conservés.
Lorsque les premiers cas de MERS-CoV sont apparus en septembre 2012, la recherche dans la base de données a montré rapidement que ce nouveau coronavirus avait déjà été recensé chez l’animal, avec une identité à 97 %. D’où la notion dès novembre 2012 que la chauve-souris pouvait être un réservoir viral très probable de cette nouvelle infection.
Identité à 100 % des virus
La notion semble se confirmer puisque cette présentation fait état d’une identité à 100 % du séquençage pour ce MERS-CoV à proximité du patient index.
Toutefois, modère A. Fontanet, cela n’est trouvé que chez un seul animal. Et cela ne résout pas l’énigme du passage à l’homme. Les contacts avec la chauve-souris sont rares. Le passage s’est-il effectué par morsure, aérosol infectant, contact sur les aliments ? Aucune des éventualités ne peut être retenue fermement.
Il aura fallu un hôte-intermédiaire, qui est plus probablement un animal domestique, par exemple chèvre ou dromadaire. Un patient avait en effet un dromadaire de course malade et un autre des chèvres également malades. À l’inverse de l’animal réservoir qui héberge le pathogène sans en souffrir, l’hôte intermédiaire est affecté et développe des symptômes.
Une publication récente dans « The Lancet Infectious Diseases » rapporte la présence d’anticorps pouvant être rapportés au MERS-CoV chez des dromadaires. Mais là non plus, pas encore de certitude, le virus lui-même n’ayant pas été identifié chez ces animaux. S’agit-il d’une réaction croisée ou de dromadaires ayant vraiment été infectés ? Pour le Pr Fontanet la question reste posée et si le dromadaire est un bon candidat, la piste d’un animal intermédiaire reste ouverte.
Emerging Infectious Diseases, 21 août 2013.
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