Infections à rotavirus : la HAS recommande de vacciner les nourrissons

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Publié le 12/07/2022

Crédit photo : PHANIE

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande désormais de vacciner les nourrissons de six semaines à six mois contre les infections à rotavirus. Cet avis fait suite à un travail de réévaluation des dernières données d'efficacité et de tolérance des deux vaccins disponibles (Rotarix et Rotateq, voie orale).

Après avoir été introduite dans le calendrier vaccinal en 2013 en France, la vaccination contre les gastro-entérites aiguës (GEA) des nourrissons avait été suspendue en 2015 en raison d'effets indésirables graves (invagination intestinale aiguë).

« En France métropolitaine, la gastro-entérite aiguë due au rotavirus est responsable chaque hiver d'environ 57 000 consultations en médecine générale, 28 000 passages aux urgences et 20 000 hospitalisations », rappelle la HAS dans un communiqué. Recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Académie européenne de pédiatrie et la Société européenne des maladies infectieuses pédiatriques, la vaccination contre les infections à rotavirus est pratiquée dans 127 pays dans le monde.

Réduction de 65 à 84 % des hospitalisations

Les données d'efficacité en vie réelle confirment « la très bonne efficacité » de ces deux vaccins, auxquels la HAS a attribué un service médical rendu (SMR) important. « Leur action permet de prévenir ces infections mais aussi les formes graves de gastro-entérite, qui peuvent entraîner un passage aux urgences et/ou une hospitalisation », est-il rapporté. Ainsi, dans les pays ayant atteint une couverture vaccinale supérieure à 80 % chez les nourrissons, la réduction des hospitalisations dues aux gastro-entérites aiguës dues au rotavirus est importante et varie de 65 à 84 %. Une baisse des infections nosocomiales à rotavirus est également notée.

Concernant la sécurité, « aucun nouveau signal n'a été mis en évidence depuis 2014 au niveau mondial », indique la HAS. Le surrisque d'invagination intestinale aiguë (IIA) est estimé jusqu'à 6 cas pour 100 000 enfants dans les sept jours suivant la vaccination. « Le recours à l'échographie permet un diagnostic précoce des IIA, ainsi qu'une intervention rapide, explique la Haute Autorité. Lorsqu'elle est prise en charge à temps, l'invagination intestinale se traite facilement et sans gravité. »

Signes évocateurs d'IIA à surveiller

Ainsi, la HAS recommande une information systématique des parents sur le risque d'IIA et surtout leur sensibilisation aux signes cliniques évocateurs à surveiller durant les sept jours après la vaccination : pleurs inhabituels, refus de s'alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie, présence de sang dans les selles.

Le schéma vaccinal dépend du vaccin utilisé : deux doses à deux et trois mois de vie avec Rotarix ; trois doses à deux, trois et quatre mois de vie avec RotaTeq. La HAS souligne l'importance de « respecter de manière stricte ce calendrier vaccinal afin de pouvoir compléter le schéma vaccinal avant l'âge limite (six mois pour Rotarix et huit mois pour RotaTeq) ». Les vaccins sont administrés par voie orale et peuvent être coadministrés avec les autres vaccins du calendrier vaccinal du nourrisson. Il est recommandé de réaliser le schéma vaccinal complet avec le même vaccin.

À ce stade, la HAS estime qu'il est « prématuré d'envisager de rendre obligatoire cette vaccination ». La mise en place d'actions spécifiques de sensibilisation est préconisée auprès des médecins généralistes. Les vaccins ne sont actuellement pas remboursés par la Sécurité sociale (prix libre).


Source : lequotidiendumedecin.fr