Dans la lutte contre le SARS-CoV-2, le raloxifène va-t-il donner de meilleurs résultats que le tocilizumab tout juste recalé par l’Agence italienne du médicament (AIFA) au vu des données peu probantes de l'essai randomisé (F Hoffmann, La Roche) sur 126 patients, lancé dans le pays fin mars peu après l'étude ouverte TOCIVID-19 ?
Utilisé contre l’ostéoporose, ce médicament qui appartient à la catégorie des modulateurs sélectifs des récepteurs pour les œstrogènes (SERMs), pourrait être efficace dans le traitement de patients atteints du SARS-CoV-2 présentant des symptômes d’une intensité légère ou modérée. C’est ce que vient d’annoncer Exscalate4CoV, le consortium mixte (public et privé) composé de 18 partenaires dont plusieurs Italiens comme l’Institut Spallanzani spécialisé dans les maladies tropicales et infectieuses et les laboratoires italiens Dompé farmaceutici.
Identifiée à l'aide d'un criblage sur 400 000 molécules
Dans une note officielle, le consortium qui a obtenu trois millions d'euros de l’Union européenne pour son programme de recherches, a expliqué que « la molécule a été identifiée via un criblage virtuel in silico effectué par les plates-formes de supercalcul du consortium comme le supercalculateur Marconi du consortium universitaire italien Cineca, sur quelque 400 000 molécules mises à disposition des chercheurs par les laboratoires Dompé et l’Institut Fraunhofer, l’organisation allemande qui regroupe 60 instituts de recherche ». Les chercheurs ont sélectionné 7 000 molécules et une centaine a été finalement étudiée in vitro. Selon les résultats de ce criblage, 40 molécules pourraient agir contre le SARS-CoV-2 mais le raloxifène devrait être la plus efficace, cette molécule pouvant bloquer la réplication du virus dans les cellules et enrayer par conséquent, la progression de la maladie.
Demandes d'autorisation en Europe et en Italie
Les résultats de ce criblage ont déjà été brevetés. En parallèle, le consortium a engagé des discussions avec l’Agence européenne du médicament (EMA) pour le lancement d’essais cliniques. Le Conseil éthique de l’Institut Spallanzani devrait également autoriser rapidement le lancement de tests en Italie à l’échelle nationale. Une opération toutefois compliquée, le nombre désormais insuffisant de patients ne permettant pas de programmer une série d’essais cliniques tenant compte des critères en vigueur.
En revanche, quelques essais ont déjà été menés en Corée du Sud. Et les résultats ont été qualifiés de satisfaisants et encourageants par la Haute Autorité de la santé coréenne, qui rappelle l'efficacité de la molécule contre le SRAS et le MERS-CoV dans des tests effectués en 2015. Un programme d’essais cliniques préparé à quatre mains par l’organisme coréen de santé en collaboration avec l’institut Gyeonggi-do-bio Center sera présenté à l’agence du médicament coréenne début août.
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