Un vaccin contre le Covid-19 basé sur l'adénovirus de type 5 a été testé avec succès sur 108 volontaires humains par les chercheurs de l'Institut des biotechnologies de Pékin, au cours d'une étude de phase 1 dont les résultats viennent d'être publiés dans le « Lancet ».
Le vaccin expérimenté par les chercheurs chinois est un adénovirus de type 5 non réplicatif, modifié génétiquement pour exprimer la protéine Spike responsable de l'attachement caractéristique du SARS-CoV-2 avec les cellules humaines.
Sur la centaine de vaccins en cours d'investigation recensés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), celui développé par l'Institut des biotechnologies de Pékin fait partie de la dizaine à faire l'objet d'étude clinique, notamment aux côtés du vaccin à ADN d'Inovio Pharmaceuticals, du vaccin à ARN de Moderna, de trois vaccins inactivés (Sinovac, Institut de Pékin des produits biologiques et Institut des produits biologiques de Wuhan) et deux autres vaccins basés sur un adénovirus, l'adénovirus de Chimpanzé et l'Ad5 développés respectivement par l'université d'Oxford et la biotech CanSino.
Pour cet essai, les chercheurs ont recruté 108 volontaires adultes sains âgés entre 18 et 60 ans et les ont assignés à trois groupes de 36 volontaires, correspondant à trois doses de vaccin différentes - 5x1010, 1x1011, et 1,5x1011 - injectées en intramusculaire. Les chercheurs ont vérifié l'absence d'incident au cours des 7 jours post-vaccination et ont continué le suivi des patients sur une période de 28 jours.
Pas d'effet grave, et une immunogénicité en 28 jours
La présence d'anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 a été mesurée à l'aide d'un test ELISA, et la réponse des lymphocytes T au vaccin a été évaluée à l'aide d'un test immunologique Elispot et d'une cytométrie en flux.
Un effet secondaire de la vaccination a été noté chez 30 participants du groupe faible dose, 30 participants du groupe intermédiaire et 27 participants du groupe forte dose. Dans plus de la moitié des cas, il s'agissait d'une réaction douloureuse au niveau du site d'injection. Toutefois, 46 % des volontaires rapportent avoir souffert de fièvre, 44 % disent avoir ressenti de la fatigue, 39 % disent avoir eu des maux de tête et 17 % des douleurs musculaires. Aucun effet secondaire grave n'a été enregistré au cours des 28 jours de suivi.
La concentration en anticorps neutralisants ELISA a significativement augmenté à partir du 14e jour suivant la vaccination pour atteindre un pic au 28e jour. La concentration an anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 a été multipliée par 4 chez la moitié des patients des deux premiers groupes et chez trois quarts de ceux ayant reçu la dose de vaccin la plus forte.
La réponse cellulaire spécifique a quant à elle connu un pic autour du 14e jour avec une moyenne de 20,8 lymphocytes T CD8+ sur 100 000 spécialisés contre le SARS-CoV-2 dans le groupe à dose la plus faible, de 40,8 dans le groupe intermédiaire et 58,0 dans le groupe à haute dose. Les auteurs concluent que le vaccin est bien toléré et suscite une réponse immunitaire satisfaisante, bien que des études de plus grande ampleur et à plus long terme soient nécessaires.
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