Alors que l’Italie se lance dans le dépistage de masse avec 300 000 tests sérologiques chez les professionnels de santé (notamment les généralistes, les pédiatres et les pharmaciens) et les forces de l’ordre, le laboratoire de microbiologie de Varese (Lombardie) publie ses conclusions sur les essais cliniques du test salivaire.
Ce projet a été mené par les chercheurs de l’université de l’Insubria en collaboration avec le laboratoire NatrixLab chargé de la réalisation des prototypes et de la production. Entre le 16 avril et le 4 mai, quelque 137 essais cliniques ont été effectués sur des patients contaminés.
Un résultat en trois à six minutes
Chaque patient a été testé avec deux méthodes : moléculaire (PCR) et expérimental (salivaire). Pour les chercheurs, cette double méthodologie a permis de vérifier la fiabilité du test salivaire qui serait en mesure de détecter le SARS-CoV-2 chez les patients. « Le principe de ce test salivaire ressemble au test de grossesse, quelques gouttes de salive sont prélevées et diluées dans une solution contenant des réactifs, puis elles sont déposées sur une bande de papier absorbant. En quelques minutes, de trois à six maximum, le résultat sous forme de révélation colorimétrique est facilement interprétable, une seule bande, le patient est négatif, deux, il est positif » explique le Dr Mario Brevini, propriétaire du laboratoire NatrixLab.
Au chapitre technique, les réactifs et les kits de tests ont été conçus par les laboratoires universitaires. En revanche, l’instrument qui permet de réaliser le test est conçu par le Dr Lorenzo Azzi, chercheur en odontologie et le Dr Mauro Fasano, professeur de biochimie. « Le test est rapide et surtout très simple, il cible les dépistages de premier niveau, l’objectif est de détecter les patients positifs comme notamment les asymptomatiques qui devront ensuite faire des tests de dépistage de référence plus longs et plus complexes », explique le Dr Lorenzo Azzi.
Une initiative soutenue par le secteur privé
Selon les chercheurs, le test salivaire pourrait avoir une importance stratégique durant la phase 2, en particulier pour la réouverture des activités sociales et de production. « Selon nos données, la sensibilité de ce test est très élevée même si nous estimons que la qualité peut être améliorée en phase de production, le passage de l’étude à la réalisation est important au niveau de la recherche scientifique », estime pour sa part le Pr Fasano.
Dans l’immédiat, ces tests, qui ne sont pas sponsorisés par l’État, devraient être réalisés en laboratoires privés. Mais l’Italie voulant s’engager dans une opération de dépistage de masse, il n’est pas exclu que le test salivaire soit réalisé dans les centres de santé publics. « Pour le moment, la Sécurité sociale ne prend pas en charge les tests sérologiques, seulement la PCR qui est effectuée chez les patients présentant des symptômes précis », confie le Dr Alessandro Sabatini, généraliste romain. Les données pourraient être utilisées pour un suivi épidémiologique comme celles des tests sérologiques effectués en laboratoires publics. « Les tests rapides sont utiles et fiables, ils doivent être effectués », assure le Pr Massimo Galli, directeur du département des malades infectieuses de l’hôpital Sacco de Milan.
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