L’organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait le 6 décembre 2013 les deux premiers cas autochtones de Chikungunya dans la partie française de l’île de Saint-Martin, dans les Antilles. Le début de l’épidémie était déclaré le jour même (phase 3 du Programme de surveillance d’alerte et de gestion des épidémies - Psage).
Selon le dernier point épidémiologique de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) en date du 9 janvier 2014, le chikungunya poursuit sa progression, avec 201 cas biologiquement confirmés ou probables à Saint-Martin (contre 80 au 27 décembre) et 396 cas cliniques évocateurs. Depuis décembre, huit personnes ont été hospitalisées dont deux enfants. Deux cas ont pu être classés et sont non sévères. Aucun décès n’a été constaté.
La progression du nombre de consultations a été quasi constante tout au long du décembre, constate l’InVS : entre le 29 décembre et le 5 janvier, 125 ont été recensées.
Presque tous les quartiers de Saint-Martin sont touchés, la plus grande concentration restant dans les quartiers d’Oyster Pound, Sandy Ground, ou Orléans. L’épidémie de dengue court toujours depuis janvier 2013.
Saint-Barthélemy passe en phase 3
Dès l’apparition des premiers cas, une surveillance renforcée a été mise en place dans les autres départements afin « de détecter le plus précocement possible les patients en phase de virémie, qu’il s’agisse de cas importés (de Saint-Martin ou d’une autre zone à risque) ou de cas autochtones (contaminés au sein
du territoire surveillé), ceci afin de rompre le plus rapidement possible toute chaîne locale de transmission ». Les premiers cas autochtones ont été identifiés à Saint-Barthélemy, en Martinique et en Guadeloupe.
Tout comme Saint-Martin, Saint-Barthélemy a été placé en phase 3 épidémique après la découverte de 25 cas probables et confirmés, et de 54 cas suspects.
Depuis le premier cas autochtone identifié le 19 décembre, 8 communes de la Martinique sont touchées (en particulier Fort de France), plaçant l’île en phase 2B de « circulation active du virus avec présence de plusieurs chaînes locales de transmissions ». Le nombre de patients qui ont consulté le réseau de médecins sentinelles a grimpé à 120 ce dernier mois. Quelque 48 cas confirmés ou probables ont été notés.
La Guadeloupe reste en phase 2 (transmission autochtone modérée) avec 6 cas confirmés biologiquement (dont un autochtone, et un cas importé de Saint-Martin) et 4 probables depuis le 24 décembre.
Enfin un cas a été biologiquement confirmé en Guyane, importé de Martinique, et une dizaine est en cours d’investigation.
Rappel des recommandations
L’InVS rappelle aux médecins que tous les cas suspects y compris de dengue doivent faire l’objet d’une recherche diagnostique, avec envoi des prélèvements au centre de référence des Arbovirus de Marseille et à celui de l’Institut Pasteur de Guyane et d’un signalement à l’agence régionale de santé.
La direction générale de la santé a insisté de son côté sur les mesures individuelles de prévention et de protection contre les piqûres de moustiques, pour la population antillaise et les voyageurs. Il est conseillé de porter des vêtements longs et couvrants, de les imprégner, ainsi que la peau, d’insecticides, et de dormir sous une moustiquaire également baignée de répulsifs.
La dengue et le chikungunya sont des maladies dues à des virus se transmettant d’homme à homme par l’intermédiaire d’une piqûre de moustique tigré (Aedes aegypti). Le chikungunya se manifeste en moyenne 4 à 7 jours après la piqûre infectante par l’apparition d’une fièvre élevée associée à des courbatures et des douleurs articulaires.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024