Dans une étude rétrospective parue dans « Plos One », le groupe de recherche Covid-19 AP-HP/universités franciliennes/INRIA/INSERM s'est attelé à identifier les signaux précoces permettant d'anticiper une saturation des lits de réanimation.
Six indicateurs ont été identifiés et enregistrés quotidiennement entre le 20 février et le 5 mai dans la région Île-de-France. Tous sauf un étaient fortement corrélés avec le nombre de patients en réanimation, avec un décalage de 23 jours pour les appels au SAMU-centres 15, de 15 jours pour le pourcentage de tests RT-PCR positifs, de 14 jours pour le recours aux ambulances, de 13 jours pour les admissions aux urgences et de 12 jours pour les diagnostics posés par les médecins généralistes du réseau SOS Médecins. Ces cinq indicateurs étaient également prédictifs du nombre de nouveaux patients en réanimation. Seul un critère, le nombre d'admissions à l'hôpital pour Covid, n'a pas été identifié comme un indicateur précoce du nombre de patients en réanimation à venir.
Adapter les mesures sociales contre le Covid
Les appels au SAMU-centres 15 apparaissent comme un indicateur majeur d'anticipation. « Comme de nombreux pays disposent de ce type d'organisation de soins de santé pour les appels d'urgence, l'utilisation de ce signal est largement applicable », estiment les auteurs, soulignant néanmoins que dans certains pays, les individus peuvent être incités à recourir à d'autres canaux pour signaler une infection. En France, l'appel au 15 est recommandé uniquement en cas de difficultés respiratoires.
Concernant le pourcentage de tests positifs, « lorsque des tests sont réalisés à grande échelle pour détecter non seulement des patients infectés mais également des cas contacts, les signaux fournis par une RT-PCR positive peuvent survenir plus tôt, ce qui n'était pas le cas en France au moment de la première vague », précisent les auteurs.
Une analyse qualitative réalisée entre le 1er août et le 15 septembre dans la même région a permis de valider la pertinence de ces cinq indicateurs. À noter également qu'au cours de la période étudiée, le nombre de lits en réanimation est passé de 1 189 à 2 945 (248 %), avec un nombre de patients Covid atteignant 2 677 (soit 91 % des lits disponibles).
« Les données de notre étude peuvent aider les autorités sanitaires à anticiper une future épidémie, y compris une prochaine vague de Covid, pour surveiller la sortie du confinement et décider de mesures sociales supplémentaires pour mieux contrôler l'épidémie », concluent les auteurs.
Récemment, une enquête française du CNRS, publiée dans « Nature Communications », a permis d'identifier un autre indicateur : les chercheurs ont constaté une corrélation entre le pic des déclarations d’anosmie et de dysgueusie et le pic d'admissions en réanimation au cours de la première vague.
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