Les dons de moelle osseuse ont augmenté en 2021 en France, mais l'objectif est désormais de « rajeunir, masculiniser et diversifier » les profils pour accroître les chances de réussite des greffes, a expliqué ce 1er avril l'Agence de la biomédecine (ABM) qui gère le registre.
En 2021, le nombre d'inscriptions est reparti à la hausse avec 23 769 nouveaux inscrits, contre 16 331 donneurs en 2020, portant le registre à 338 000 inscrits.
Début 2022, l'agence a par ailleurs constaté une hausse « inédite » des demandes d'inscription à la suite de l'appel, très relayé sur les réseaux sociaux, d'une mère pour sauver son enfant de trois ans et demi, Joseph, atteint d'une leucémie aiguë lymphoblastique.
En quelques semaines, 91 000 demandes de pré-inscriptions ont été enregistrées. Se félicitant de cet élan « exceptionnel », l'Agence de la biomédecine veut désormais s'assurer que les donneurs sont bien informés sur le don et que leur engagement se poursuive dans la durée.
« Il y a encore des incompréhensions : on ne sera peut-être jamais appelé et, si on l'est, ce sera pour un patient qu'on ne connaîtra jamais », a rappelé Evelyne Marry, directrice du prélèvement à l'agence, lors d'un point presse.
Maximiser les chances de guérison
Autre objectif de l'agence : mobiliser les donneurs qui offrent les meilleures chances de guérison. « Plus on est jeune, plus la greffe a une chance de prendre », a expliqué la directrice de l'agence Emmanuelle Cortot-Boucher. Un donneur est généralement contacté huit ans après son inscription, d'où l'intérêt de s'inscrire le plus tôt possible, a-t-elle précisé. L'agence a abaissé en 2021 l'âge limite d'inscription à 35 ans, contre 50 auparavant.
Autre impératif : masculiniser les profils. Aujourd'hui, 64 % des inscrits sont des femmes, or dans 70 % des cas, les greffeurs choisissent des hommes. En effet, les greffes fonctionnent mieux avec les hommes, car ils n'ont pas les anticorps développés par les femmes lors des grossesses qui complexifient la bonne tolérance du greffon.
Enfin, l'agence souhaite impérativement diversifier les profils des donneurs. « Chaque malade possède son propre profil génétique, déterminé par ses origines et son histoire génétique familiale », a expliqué Mme Cortot-Boucher. Disposer de donneurs « issus de la diversité » permettrait de « répondre aux besoins de tous les malades » : « le registre doit refléter la diversité de la société française », a-t-elle insisté.
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