L’élaboration du Guide du bon usage repose sur deux grands principes : la justification de l’examen et l’optimisation de la dose délivrée. « En pratique, les éléments de justification de l’examen doivent être clairement exprimés dans la demande et c’est ensuite au radiologue de prendre la responsabilité de faire ou non cet examen ou un autre, moins irradiant. C’est encore au radiologue qu’il revient le rôle de transcrire sur son compte rendu, la dose administrée au patient et la justification de l’examen, d’où l’importance d’avoir un référentiel comme base de travail », précise le Pr Grenier (Paris).
Ce référentiel a été réalisé en y impliquant les professionnels afin que s’ils se l’approprient. La méthode utilisée est celle préconisée par la Haute Autorité de santé : des groupes de travail sont définis par organe. Un petit groupe d’experts commence par étudier la littérature à partir d’items sélectionnés avec soin, puis écrit ensuite des recommandations. Celles-ci peuvent être de différents niveaux : examen non indiqué, indiqué dans tous les cas, ou dans certains cas particuliers –et lesquels– ou examen spécialisé. Ces recommandations sont accompagnées du niveau de preuve scientifique et du niveau de dose délivrée par l’examen. Pour chaque spécialité d’organe, elles sont revues par un premier groupe multidisciplinaire afin d’obtenir un consensus d’experts, puis soumises à un deuxième groupe plus large pour validation. Il s’agit au final d’un énorme travail ayant mobilisé plus de sept cents médecins. À ce jour, seule l’imagerie cardiaque n’est pas encore finalisée.
La dernière version des recommandations est en ligne (http://gbu.radiologie.fr également accessible sur tablette et mobile). « Ce guide est aussi un outil d’enseignement pour les étudiants en médecine et les internes. Il sert de référentiel pour les audits cliniques. La maintenance de telles recommandations est nécessaire : elle est assurée aujourd’hui par des groupes de veille, coordonnés au sein des Sociétés Françaises de Radiologie et de Médecine Nucléaire », conclut le Pr Grenier.
D’après un entretien avec le Pr Philippe Grenier, service de radiologie polyvalente et oncologique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024