L'élastographie ultrasonore a été développée dès 1991. Le principe est d'apprécier la dureté d'un tissu.
Deux méthodes sont utilisées :
- l’étude de sa déformation sous l'effet d'une contrainte (plus le tissu est « dur » et moins il se déforme), Il s’agit alors de l’élastographie en régime quasi-statique ou « strain elastography » ;
- l’étude de la mesure de la vitesse des ondes de cisaillement, d’autant plus rapide que le tissu est plus dur. Il s’agit d’une méthode dynamique, appelée Shear Wave elastography ;
L'élastographie montre aussi bien la dureté globale de l'organe qu'une altération focale de la dureté, en général guidée par le mode B, aidant à caractériser les lésions, se basant sur le principe que plus un nodule est dur, plus il est à risque d'être malin.
Actuellement seul le Fibroscan est utilisé à grande échelle, avec un bénéfice certain pour la prise en charge des pathologies hépatiques, évitant les biopsies dans l'évaluation de la fibrose hépatique, de la cirrhose ou de la stéatose. L’élastographie Shear Wave a été testée avec des résultats intéressants dans le foie pédiatrique, notamment transplanté.
« Comme toute nouvelle technique, des phases de validation, des évaluations de reproductibilité à grande échelle, et une comparaison des différentes techniques sont nécessaires que cet outil rentre dans la routine clinique » rappelle la Dr Laurence Rocher.
L’élastographie est de plus en plus utilisée dans l'évaluation des tumeurs du sein, en association à la mammographie qu'elle ne remplace cependant pas. Elle se développe aussi, mais surtout dans le cadre d'études cliniques, en ostéo-articulaire pour l'étude des tendons ou des muscles ou en cardio-vasculaire pour évaluer la dureté des plaques d'athérome.
En cancérologie, elle aide à caractériser les nodules par exemple dans la thyroïde en complément à l'échographie, le risque de malignité étant corrélé à la dureté du nodule. Des études ont été menées sur la caractérisation des adénopathies, des tumeurs des tissus mous, ou rénales.
Au niveau du testicule où les cancers sont bien plus rares qu'au niveau du sein, « L'élastographie, méthode ne nécessitant pas d’injection, apporte des arguments intéressants en plus du mode B et du Doppler couleur qui restent la base du diagnostic ». conclut le Dr Laurence Rocher.
D'après un entretien avec la Dr Laurence Rocher, radiologie diagnostique et interventionnelle adulte, Le Kremlin-Bicêtre
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