Le cas est rapporté dans « The Lancet ». Mats Brännström et col. de l’hôpital universitaire de Sahlgrenska (Suède) sont parvenus, grâce à la transplantation d’un utérus, à permettre à une jeune femme de 35 ans atteinte d’un syndrome de Rotitansky (aplasie congénitale de l’utérus), de donner naissance à un garçon en bonne santé (score d’APGAR de 9,9, 10) pesant 1,775 kg. À 31 semaines, la future mère a été admise en urgence du fait d’une pré-éclampsie et l’enfant est né par césarienne en septembre dernier. La mère est sortie de l’hôpital 3 jours après l’accouchement et le bébé a quitté l’unité néonatale dix jours après sa naissance.
C’est la première patiente d’une cohorte de neuf patientes suivies par l’équipe du Pr Mats Brännström, spécialiste de gynécologie obstétrique à l’université de Gothenburg. L’histoire a commencé quelques mois plus tôt lorsque la jeune femme a été incluse dans cet essai réalisé chez des patientes atteintes d’infertilité définitive. Née sans utérus, la jeune mère présente plusieurs autres anomalies (rein unique, aplasie vaginale). Un vagin artificiel a été créé.
Une donneuse de 61 ans
La donneuse, du même groupe sanguin (O+) était une amie proche de la famille, âgée de 61 ans, qui avait déjà eu deux grossesses à 26 et 29 ans avec accouchement par voie basse à 41 semaines. L’équipe a vérifié que cet utérus était parfaitement fonctionnel grâce à l’administration, 3 mois avant la transplantation, d’une contraception orale (éthinylestradiol et lévonorgestrel). Le test a été concluant (métrorragies).
Après la transplantation, les premières règles sont apparues chez la jeune transplantée, spontanément au bout de 43 jours. Les règles ont été ensuite régulières (entre 26 et 36 jours).
Avant la transplantation, des embryons congelés de la mère et de son compagnon ont été conservés (n=11). Le premier transfert d’embryons réalisé un an après la transplantation a été le bon. « Nous n’avons observé qu’un seul épisode de faible rejet durant la grossesse, traité avec succès avec des corticostéroïdes, et la femme a travaillé à plein-temps jusqu’à la veille de l’accouchement », a souligné le Pr Brännström.
Selon les auteurs, cette première réussie montre que la transplantation peut être un traitement des infertilités majeures. De plus, elle démontre que la greffe à partir de donneur vivant - déjà admise pour le rein et le foie - est une possibilité réelle dans le cas des transplantations utérines, et même avec une donneuse en post-ménopause. L’équipe admet cependant qu’une telle greffe peut soulever des questions éthiques. Dans le cas de la jeune suédoise, la donneuse devait être la mère. Celle-ci a dû renoncer en raison d’une non-compatibilité des groupes sanguins.
Publié en ligne le 3 octobre
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