La semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose est l’occasion pour l’association de lutte contre l’endométriose d’organiser une série de conférences grand public sur cette pathologie qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. La pathologie toucherait 5 à 10 % des femmes en âge de procréer et est fortement associée à l’infertilité.
Les origines physiopathologiques de la maladie sont imprécises et multiples : « Une théorie communément admise est celle du reflux de sang des règles dans les trompes de Fallope, explique le Pr Pierre Collinet, du service de gynécologie du CHRU de Lille et membre du comité scientifique d’EndoFrance, les cellules endométriales se regrouperaient alors en amas et formeraient de l’endomètre ectopique ». Autres explications possibles : l’endomètre ectopique proviendrait de métaplasies müllériennes, ou serait causé par une maladie inflammatoire. Plus récemment, des mutations sur le chromosome 7 ont été identifiées, qui pourraient être corrélées à l’apparition de la maladie. Il existe presque autant de type d’endométriose que de malades, mais on distingue trois grands groupes : l’endométriose superficielle, profonde (les implants d’endométriose se situent à plus de 5 mm sous le péritoine), et les kystes ovariens.
Des signes connus
Dans tous les cas, l’endométriose se caractérise par des douleurs pendant les règles, plus rarement en dehors, et parfois pendant les rapports sexuels. Le signe clinique le plus évocateur reste l’infertilité. En cas d’endométriose profonde, la patiente peut présenter une dysurie, une rectorragie voire une pyélonéphrite. Il n’y a cependant « pas de corrélation anatomoclinique entre les nombres de lésions et de symptômes », souligne le Pr Pierre Collinet.
L’examen clinique gynécologique doit se focaliser sur un toucher vaginal, voire un toucher rectal, à la recherche d’une induration rétro-cervicale ou d’une induration des ligaments utérosacrés. « En deuxième intention, une IRM abdominopelvienne permet de rechercher une endométriose profonde et une éventuelle atteinte digestive. Cet examen est plus performant qu’une cœlioscopie diagnostique », poursuit le Pr Pierre Collinet. D’autres examens sont réalisés tel qu’un dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH), un compte folliculaire antral en échographie, une hystérosalpingographie, sans oublier le spermogramme du partenaire.
Une prise en charge par étapes
En cas de douleurs seules, sans kyste ni infertilité, et si les anti-inflammatoires ne suffisent pas, il faut provoquer l’aménorrhée par une contraception progestative ou œstroprogestative en continue. La chirurgie, elle, n’est envisagée qu’après un échec du traitement médical. Il faut alors « retirer toutes les lésions en une seule fois », estime le Dr Erick Petit, fondateur du centre endométriose du centre hospitalier Saint Joseph. Si l’on fait une intervention complète, on peut avoir une grossesse spontanée en moins de 18 mois dans 50 % des cas. » Après l’intervention, un traitement hormonal est souhaitable pour éviter le risque de récidive. « Sans traitement, il y a 10 % de risque de récidive par an », explique le Dr Petit.
En présence d’un kyste ovarien, l’observation simple est de rigueur s’il est inférieur à 3 cm. S’il est plus gros, et accompagné d’infertilité et de douleurs, une kystectomie cœlioscopique peut être envisagée ou une ponction du kyste en cas d’insuffisance ovarienne. « Pour l’instant, on ne sait pas traiter l’endométriose sans provoquer d’infertilité temporaire, explique le Dr Petit, des recherches sur le cobaye semblent montrer que l’on pourrait bloquer les récepteurs aux œstrogènes en amont ».
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