Deux ans après la naissance de sa première fille, la première française à avoir bénéficié d'une greffe utérine a accouché d'une deuxième fille, a annoncé l’hôpital Foch de Suresnes.
La grande sœur Misha était née avec un poids 1 kg 845 grammes au terme d'une grossesse de 33 semaines, et sa cadette Maxine avec un poids de 2 kg 550, après 35 semaines de grossesse.
Déborah Berlioz, âgée de 38 ans, est née sans utérus en raison du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), qui touche une femme sur 4 500. Elle avait reçu l'utérus de sa mère le 31 mars 2019. Après cette deuxième grossesse, l'utérus devrait lui être retiré pour éviter la prise du traitement antirejet.
Une deuxième patiente greffée en France
En France, une autre patiente, atteinte du même syndrome, a été greffée avec succès en septembre 2022. « La greffe sur cette nouvelle patiente de 36 ans a été réalisée à partir de l'utérus de sa sœur aînée, avec une chirurgie très peu invasive », avait alors expliqué le Pr Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie, obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch.
Son équipe dispose depuis 2017 d'une autorisation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour réaliser dix greffes à partir de donneuses vivantes, mais l'étude a été fortement ralentie par la crise sanitaire liée au Covid.
Interrogé l'été dernier par « Le Quotidien », le Pr Ayoubi avait indiqué que l'équipe de Rennes avait obtenu une autorisation, dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), « pour réaliser une étude avec deux bras de dix patientes, l'un avec des greffons de donneuses vivantes, l'autre de donneuses en état de mort cérébrale ». L'équipe de Limoges avait de son côté reçu en 2015 l'autorisation de réaliser huit greffes à partir de donneuses décédées, mais ce protocole a été suspendu.
Plus de 80 greffes ont été réalisées dans le monde, ayant permis la naissance de plusieurs enfants.
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