Une grossesse tardive serait un signe de longévité, selon les conclusions d’une étude publiée dans la revue Menopause, signée de Thomas T. Perls (Boston) l’un des directeurs de la célèbre étude « des centenaires ».
Il y avait déjà eu quelques signaux en ce sens. Déjà en 1997, la New England Centenarian Study publiée dans Nature concluait qu’une femme qui donnait naissance à un enfant après 40 ans avait 4 fois plus de chance d’être centenaire que ses congénères qui avaient enfanté plus jeunes.
Cette nouvelle étude-cas contrôle a porté sur une cohorte bien spécifique, la « Long Life Family Study » qui suit de façon longitudinale l’expression phénotypique et génétique de 551 familles dont les membres démontrent une espérance de vie exceptionnelle et qui a permis d’étudier une nouvelle fois le lien étrange entre longévité et grossesse tardive.
Les auteurs ont constitué deux groupes de femmes : le premier groupe de 311 cas représentant les femmes ayant eu au moins un enfant et ayant dépassé le 5e percentile de la cohorte [âge moyen 100 ans (97-109 ans)] et le second groupe constitué de 151 contrôles, femmes étant décédées avant le 5e percentile [âge moyen 92 ans, (75 ans-96 ans)].
Dans les deux groupes l’âge moyen lors de la dernière grossesse était de 34 ans. Comparés aux « cas », les contrôles avaient fumé plus longtemps, étaient plus instruites, mais présentaient une longévité familiale plus basse.
Un facteur qui ne résiste pas à la longévité familiale
Dans cette cohorte LLFS, les femmes qui ont eu leur dernier enfant après 33 ans ont deux fois plus de chance d’avoir une longévité exceptionnelle (au-delà du 5e percentile) que celles qui ont eu leur dernier enfant avant 29 ans. Chaque année supplémentaire (par rapport à l’âge moyen de la dernière grossesse) augmente de 5 % les « risques » de vivre au-delà du 5e percentile, après ajustement de tous les facteurs confondants (niveau social, consommation tabagique et longévité de la famille).
Ce facteur, remarquent les auteurs, a cependant moins d’influence que la longévité familiale (OR : 5,18). Par exemple, si l’on compare deux femmes ayant le même niveau d’éducation, la même histoire avec le tabac, et la même parité, pour qu’elles aient la même augmentation du risque de longévité, il faudrait une différence absolument non réaliste de 33 ans à l’âge de la dernière grossesse pour compenser la puissance du facteur « longévité familiale ».
Ces résultats posent la question du mécanisme en cause. Selon Perls et coll, les variants génétiques qui permettent à une femme de procréer à un âge avancé seraient les mêmes que ceux qui sont impliqués dans la longévité exceptionnelle.
Older maternal age and exceptionnal longevity. Menopause Vol 22 . 2014
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