Réactualisée en 2 013 à la demande du Ministère de la santé, l’enquête Fécond, réalisée par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l’Ined (Institut national d’études démographiques) montre que la part des femmes n’utilisant pas de contraception est restée stable à 3 %, qu’une femme sur cinq a récemment changé de méthode contraceptive et que la baisse de consommation des pilules de 3e et 4e générations s’est faite au profit d’autres méthodes.
Entre 2010 et 2013, le recours à la contraception orale a baissé, passant de 50 % à 41 %. Mais le report de la pilule vers d’autres méthodes contraceptives ne date pas de la "crise de la pilule" fin 2 012. Ce recul est constaté depuis le milieu des années 2000 et peut être en partie expliqué par la détérioration de l’image de la pilule, dont les contraintes sont mises en avant par les plus jeunes. Alors que 51 % des femmes de 45-49 ans estiment que la pilule aide à vivre une sexualité épanouie, les 15-19 ans ne sont que 32 % à partager cet avis.
L’enquête, réalisée par téléphone auprès de 4 453 femmes et 1 587 hommes, montre que les transferts des pilules de 3e et 4e générations vers les 2e générations ont été modestes, la proportion de femmes prenant une pilule de 2e génération étant passé de 22 % en 2010 à 23 % en 2 013.
La crise de 2 012 ne s’est pas traduite par une désaffection vis-à-vis de la contraception, comme certains pouvaient le craindre, mais par une diversification des méthodes contraceptives : dispositif intra-utérin (DIU) (+1,9 point), préservatif (+3,2 point) ou encore retrait ou abstinence périodique (+3,4 point).
La réalité démographique et sociale
Mais ces chiffres globaux cachent une certaine diversité démographique et sociale.Chez les 15-19 ans, la baisse de 20 points du recours aux pilules de 3e et 4e générations s’est faite en grande partie au profit des pilules de 2e génération (+13 points). Chez les 25-29 ans, le report s’est surtout fait vers le DIU, qui leur était jusqu’alors peu souvent proposé, et le préservatif. Entre 2010 et 2013, la part d’utilisatrices d’un DIU est ainsi passée de 8 à 16 % chez les 25-29 ans, et de 2 à 5 % chez les femmes de 20-24 ans. Les femmes sans diplôme ont plus que les autres délaissé les pilules de 3e et 4e générations pour les méthodes réputées les moins efficaces (date/retrait), celles ayant un BEP ou un CEP pour le préservatif, tandis que les plus diplômées se sont surtout tournées vers le DIU.
Les méthodes naturelles
De façon plus large, les femmes dans une situation financière difficile se sont en partie orientées vers les méthodes dites naturelles. Ceci est particulièrement net chez les femmes nées dans un pays sub-saharien : le recours à la pilule s’est réduit de 39 %, alors que celui de ces méthodes est passé de 5 % en 2010 à 26 % en 2 013.
Selon une autre enquête, réalisée par Arcane Research et Listening Pharma avec le soutien de Gedeon Richter France auprès de 9206 femmes âgées de 15 à 50 ans, près de 40 % ont modifié leur attitude face à la contraception, mais la pilule reste le moyen le plus utilisé (58 % des 5 020 ayant recours à une contraception).
Parallèlement, selon les premières estimations de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le nombre d’interruptions volontaires de grossesse aurait augmenté de 4,7 % en Métropole en 2 013 par rapport à 2012, alors que le chiffre était stable depuis une dizaine d’années. Difficile toutefois de dire, si cette tendance se confirmait, s’il s’agit d’une conséquence de la crise de la pilule ou de la gratuité de l’IVG.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024