DE NOTRE CORRESPONDANT
PLUS « RÉACTIF », plus « souple », plus « attractif » La récente présentation officielle de la fondation d’entreprise SanTDige, créée il y a plus de six mois dans le but de soutenir l’Institut des maladies de l’appareil digestif (IMAD) du CHU de Nantes, a été l’occasion d’un plaidoyer en faveur du mécénat d’entreprise.
« Pour financer des bourses post-doctorales, pour organiser un colloque, pour mettre en place des formations, l’organisation administrative de laquelle nous dépendons habituellement ne convient plus, estime Jean-Paul Galmiche, directeur de l’IMAD depuis sa création en avril 2005. Une autre organisation est nécessaire, il en va de notre attractivité et de notre lisibilité au niveau européen. À l’image de la loi sur les libertés et responsabilités des universités, la fondation nous offre la possibilité de nous rapprocher des grandes entreprises, qui représentent des débouchés très importantes pour nos étudiants. C’est bien un changement culturel au sein du CHU... » Non au « misérabilisme », dit Jean-Paul Galmiche en référence aux revendications actuelles pour davantage de moyens octroyés à la recherche, oui en revanche à « la prise en main de notre destin » ! « Nous ne devons pas dépendre de l’État providence », ajoute le médecin.
Le propos a rassemblé. À commencer par des acteurs institutionnels, comme Jean-Michel Rogez, doyen de la faculté de médecine de Nantes, membre du conseil d’administration de la fondation en tant que personnalité qualifiée : « Nous avons besoin de souplesse pour faire éclater le carcan rigide qui nous empêche par exemple de donner un poste à l’un parce qu’il n’est pas dans la bonne composante… Avec cette fondation, qui oblige à se responsabiliser, nous sommes novateurs, comme Nantes innovait déjà en créant il y a dix ans les pôles. » Sept entreprises se sont engagées également au sein de la fondation SanTDIGE, en lui accordant une dotation annuelle pendant cinq ans : le Crédit agricole Atlantique Vendée, Fujinon (Europe) GmbH, Given Imaging SAS, Janssen-Cilag SA, Mauna Kea Technologies, Pentax France et Portsolt.
Un budget à étoffer.
Le montant initial des ressources de la fondation s’élève à 650 000 euros sur les cinq années qui devraient constituer sa durée de vie… sauf si ces sept fondateurs décident de prolonger ce partenariat. Trop tôt pour répondre, bien entendu. D’autant qu’une (grande) partie de la réponse dépendra du résultat de l’opération séduction qui est la réelle raison de cette présentation officielle. « La fondation souhaite accueillir de nouveaux fondateurs afin de développer ses actions », précise le dossier de presse. La dotation acquise pour le moment représente moins de 10 % du budget recherche de l’Institut (150 000 euros par an, hors salaires).
« Notre objectif est d’atteindre 20 à 25 % de ce budget », espère Jean-Paul Galmiche. Ce chiffre deviendrait crucial si les sources de financement classiques venaient à diminuer. Cette fameuse « épée plantée dans les reins », selon l’image utilisée par le Pr Jean-Michel Rogez, qui, ajoute-t-il, « oblige à nous parler ». Une révolution, selon le directeur de l’Institut ; une occasion sans doute pour les entreprises qui s’engagent cependant dans un mécénat à caractère désintéressé, comme le stipule le dossier de presse. La société Given Imaging SAS, dont le directeur général est le président de la fondation SanTDige, commercialise une capsule vidéo-endoscopique qui explore l’intestin grêle. Fujinon Europe travaille sur l’innovation et souhaitait saisir « l’occasion assez unique de rassembler les différentes pièces du puzzle, sans qu’existe de compétition avec d’autres entreprises », comme l’a souligné Jean-François Rochette, administrateur de la fondation pour cette société. On pourra malgré tout remarquer la présence d’un de ses compétiteurs, à savoir Pentax France.
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