Premier hôpital français à avoir réussi une greffe du foie en 1972, le CHU de Montpellier célèbre en cette fin d’année la 1 000e greffe du foie de son histoire.
« Nous en aurons réalisé plus 70 d’ici à la fin de l’année et entendons étoffer l’équipe de transplanteurs pour arriver à 100 », se réjouit le Pr Francis Navarro, chef du service de chirurgie digestive et transplantation hépatique au sein de l’établissement public.
Disparition du Pr Marchal, auteur de la première greffe
L’annonce de cette millième greffe intervient dans des circonstances particulières puisque le père français de cette prouesse, le Pr Georges Marchal, s’est éteint la semaine dernière à l’âge de 95 ans. Un hommage a d’ailleurs été rendu jeudi à celui qui fit son apprentissage à Denver (États-Unis) auprès du Pr Thomas E. Sterzl, pionnier en 1963.
Montpellier reste à ce jour le 5e centre de transplantation français, notamment derrière l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) où sont réalisées 120 greffes par an. En 41 ans, les indications pour ces greffes ont changé. « Au tout début, elles étaient dédiées aux traitements de cancers qui en étaient à un stade trop avancé, relève le Pr Georges-Philippe Pageaux, hépatologue au CHU de Montpellier. On espérait à l’époque que la greffe pouvait solutionner une situation désespérée. On sait aujourd’hui que, précisément, c’est quand le cancer est pris à un stade précoce que la greffe est la plus indiquée. »
« Nous revenons toutefois un peu sur ce constat car une étude européenne montre des données intéressantes », précise cependant le Pr Navarro. Aujourd’hui, la transplantation pour cancer du foie représente environ 28 % des interventions. L’essentiel des greffes sont réalisées pour cirrhose, et les quelque 2 ou 3 % restant relèvent d’une insuffisance hépatique aiguë », détaille le Pr Pageaux.
Les maladies liées à l’alcoolisme
Le CHU de Montpellier fait partie des premiers établissements à avoir pris en charge les patients souffrant d’une cirrhose alcoolique. « Encore aujourd’hui, avec des raison éthiques qui les regardent, certains hôpitaux ne mettent pas ces patients sur une liste prioritaire considérant leur maladie comme auto-infligée », avance le transplanteur héraultais. Environ 10 000 personnes meurent chaque année d’une maladie liée à l’alcool. Sur les 1 000 à 1 100 greffes hépatiques annuelles en France, près d’un quart le sont pour une conséquence de l’alcoolisme.
Sur la liste nationale de malades en attente de greffe, on compte 2,7 patients pour un donneur. Selon le Pr Pageaux, « un patient souffrant de cirrhoseattend une greffe entre un et six mois, et plus d’un an pour un patient souffrant de cancer souffrant d’un cancer peut atteindre plus d’un en cas de cancer ».
Actuellement, l’équipe du Pr Philippe Mathurin (CHU de Lille) mène un programme pilote sur l’opportunité d’une greffe du foie dans le cadre d’une hépatite alcoolique aiguë touchant des malades déjà atteints de cirrhose. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication en 2011 dans le « New England Journal of Medicine » et présenté des résultats intéressants chez des patients non sevrés.
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