En France comme en Europe, l’augmentation de l’incidence du DT1 et un rajeunissement de l’âge moyen au diagnostic ont été observés. L’incidence a doublé en 30 ans, chez l’enfant et l’adolescent (0-15 ans), et cette progression a été deux fois plus rapide chez les enfants de moins de 5 ans. De nombreuses hypothèses explicatives ont été discutées, sans qu’aucune ne soit retenue. Sur un fond de prédisposition génétique (HLA) – qui diffère d’ailleurs selon les ethnies, et aurait changé dans le temps pour une même population – sont discutés des facteurs de risque de développer un DT1 : l’habituelle hypothèse hygiéniste et certains virus, des facteurs d’environnement, des polluants et perturbateurs endocriniens, des modifications climatiques, la carence en vitamine D, divers stress, dont les déplacements de populations, l’absence d’allaitement, et l’incontournable microbiote. Au final, rien de probant.
Une couverture de près de 100 % de la population française
Cette croissance de l’incidence se serait stabilisée toutefois, depuis peu. En France, nous ne disposons pas de registre officiel c’est pourquoi les données qui viennent d’être publiées sont particulièrement bienvenues. Elles ont été établies sur la base, maintenant bien connue, du croisement entre les données anonymes de la CNAM-ts (données de remboursement des bénéficiaires de l’Assurance-maladie) et celles du PMSI, enfants âgés de 6 mois à 14 ans qui avaient eu au moins un séjour hospitalier de 2 jours ou plus avec un diagnostic de diabète et au moins un remboursement d’insuline dans l’année suivante. C’est donc la première étude à fournir une estimation nationale de l’incidence du DT1 établie sur une couverture de près de 100 % de la population française.
Entre 2013 et 2015, 6 424 enfants ont été identifiés comme nouvellement atteints de DT1. Soit un taux d’incidence en France sur cette période de 18,0 pour 100 000 personnes années. Les taux d’incidence régionaux les plus élevés étaient observés dans les régions Corse (21,7/100 000 personnes années), Provence-Alpes-Côte d’Azur (21,1) et Hauts-de-France (19,7). Les taux d’incidence régionaux les plus bas étaient relevés en Guyane (3,6 pour 100 000 personnes années), Guadeloupe (12,2), à La Réunion (14,2), dans les régions Pays de la Loire (15,8), Nouvelle-Aquitaine (16,8) et Normandie (16,9). À l’avenir, ces disparités d’incidence devront faire l’objet de recherches approfondies.
Professeur émérite. Université Grenoble Alpes (Grenoble)
Piffaretti C, Mandereau-Bruno L, Guilmin-Crepon S, et al. Incidence du diabète de type 1 chez l’enfant en France en 2013-2015, à partir du système national des données de santé (SNDS). Variations régionales. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(27-28):571-8De Kerdanet M. Éditorial. Diabète de type 1 de l’enfant : des chiffres et des pistes. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(27-28):570-1
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