La progression du diabète et de l’obésité menace les progrès enregistrés depuis 50 ans dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en termes de lutte contre les maladies cardiovasculaires, prévient l’Organisation dans un nouveau rapport intitulé « Cardiovascular disease and diabetes : policies for better health and quality of care » (Maladies cardiovasculaires et diabète : des politiques pour une meilleure santé et qualité des soins).
Disparités territoriales
Selon l’instance, en un demi-siècle, les progrès en matières de prévention et de traitement cardiovasculaires ont permis de faire diminuer de 60 % la mortalité dans les pays membres. Mais les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de décès dans ces pays et les niveaux croissants d’obésité et de diabète, en particulier chez les jeunes, vont à nouveau faire augmenter la mortalité. En moyenne, 1 adulte sur 5 est obèse dans l’ensemble des pays de l’OCDE, et 7 % (85 millions) des adultes sont diabétiques, rappelle l’organisation, qui prévoit que le taux de diabétiques devrait gripper de 27 %, pour atteindre 108 millions d’ici 2030.
30 % de Français en surpoids
L’organisation fournit également des chiffres et recommandations pour différents pays membres. La France est plutôt mieux lotie par rapport aux autres états, avec une mortalité due aux maladies cardiovasculaires de 185 pour 100 000 personnes en 2009, ce qui est nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, de 299 pour 100 000 personnes en 2011. La prévalence du diabète en France (5,6 %) est également inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE.
Cependant, « il existe quelques signes inquiétants, notent les auteurs du rapport. Alors que le surpoids l’obésité ont tendance à stagner ou à diminuer dans certains pays », la France fait partie des pays où ces paramètres augmentent. L’organisation enregistre une prévalence de 29,9 % de personnes en surpoids et de 12,9 % de personnes obèses (ce qui est toujours inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, de 34,6 % et 18 %, respectivement) et cite une étude selon laquelle un quart des diabétiques français s’ignorent.
Les auteurs encouragent donc les efforts pour tenter de renverser cette tendance, et saluent notamment l’initiative française de la taxe soda.
Les Français restent de gros fumeurs
La France fait également partie des pays où le tabagisme dépasse la moyenne de l’OCDE. Dans l’Hexagone, 25,6 % des jeunes fument, 23,3 % des adultes, contre une moyenne de 19,5 % pour les jeunes et 20,9 % pour les adultes de l’OCDE. Les auteurs recommandent à la France de « tirer des leçons » de pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, la Grande-Bretagne et la Turquie, qui ont réussi à diminuer la prévalence nationale du tabagisme grâce à des politiques « exhaustives ».
Enfin, la France peut également faire mieux en termes de soins primaires pour les maladies cardiovasculaires et le diabète, « ce qui permettrait de diminuer les hospitalisations pour des problèmes liés au diabète et à l’insuffisance cardiaque ». Ces taux d’hospitalisations sont effectivement supérieurs aux moyennes de l’OCDE, rapporte l’organisation.
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