Aux États-Unis pour l’année 2012, le constat est préoccupant. Les chiffres rapportés par le CDC sont les suivants : le diabète touche 9,3 % de la population, avec 21 millions de diabètes diagnostiqués et 8 millions non diagnostiqués (soit 27,8 % ignorés). La prévalence a augmenté de 43 % entre 2007 et 2012, et la projection indique qu’un américain sur 3 sera diabétique en 2050 !
Le coût total est déjà de 245 milliards de dollars, dont 176 de coûts directs et 69 de coûts indirects. Ainsi, le diabète représente un tiers du total des dépenses de santé en rapport avec les maladies cardiaques, vasculaires périphériques, de l’insuffisance rénale, des maladies neurologique et 20 à 30 % pour les dépenses d’ophtalmologie et l’ensemble des autres dépenses de santé coûteuses, enfin seulement 10 % pour des troubles métaboliques et 7 % de médecine générale.
En somme, aux États-Unis en 2012, 1 dollar sur 5 dépensé pour la santé était destiné à soigner des diabétiques.
De grandes disparités
En France, pour la même période et 3,5 millions de diabétiques, le coût direct serait d’environ 17 milliards € (20 milliards $), pour l’ensemble des dépenses de santé et non uniquement en relation directe avec la maladie.
Donc concernant ces coûts directs – un calcul sûrement jugé simpliste par les économistes de la santé – le diabète coûterait deux fois plus cher aux États-Unis qu’en France.
En Grande-Bretagne (2012), la prévalence (3,2 millions) et les coûts directs (18 milliards €) sont assez comparables à ceux de la France. Dans ce pays, les coûts annuels liés aux arrêts de maladie et cessation d’activité précoces seraient du même ordre que celui des coûts directs, soit 16 milliards €.
En 2007 en Allemagne, la prévalence des diabètes atteignait déjà 8,9 % (plus de 7 millions de patients) et le coût annuel direct estimé à 42 milliards €.
On retient d’assez grandes disparités quant à la répartition de ces dépenses ; le poids de l’hospitalisation diffère selon les pays : il est important aux États-Unis (43 à 70 % selon l’âge), en Grande-Bretagne (68 %) et moindre en France, semble-t-il. Ces hospitalisations sont, partout, d’abord consécutives aux complications : cardiovasculaires, rénales, neurovasculaires, de la neuropathie et du pied diabétique (80 % des dépenses) et 20 % à la gestion de la maladie diabète. Les diabétiques âgés avec complications et comorbidités et la mise sous insuline du diabète de type 2 représentent les populations les plus coûteuses.
Le poids des dépenses de médicaments antidiabétiques est similaire en Allemagne, Grande-Bretagne et en France (environ 5 % des coûts directs). Elles semblent sensiblement plus importantes aux États-Unis (› 10 %). En somme, dans trois pays européens comparables, le coût annuel moyen/patient est assez voisin (4 500 à 5 500 €) contre 13 700 $ aux États-Unis, dont 7 900 $ pour les dépenses directement liées au diabète.
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