SCIENCES ET AVENIR
Avril
« SCIENCE et avenir » livre une longue interview d’Elias Zerhouni, ancien directeur général des National Institutes of Health (NIH). Le rapport sur la recherche médicale qu’il a piloté, à la demande de l’Agence française d’évaluation de la recherche (AERES), avait en novembre dernier, fait sensation. « La France souffre de la bureaucratie, de la multiplicité de ses organisations et de ses institutions nationales », avait-il conclu. « Avec de telles couches de responsabilités, on aboutit à créer un manque de responsabilité réelle ». Dans « Science en avenir », il explique comment après sa thèse de doctorat en Algérie, il part en séjour d’études aux États-Unis et y reste. Il y acquiert « la conviction que le risque est le fondement même de la science. Que si l’on ne favorise pas la prise de risque, on ne fait que répéter à l’infini ce que les prédécesseurs on fait, sans progresser ». Parmi ses ouvrages préférés figure d’ailleurs « la Structure des révolutions scientifiques » de Thomas Khun.
Après avoir dirigé le NIH pendant sept ans, Elias Zerhouni a repris ses activités de recherche sur l’imagerie moléculaire des cancers. « La biologie moléculaire est l’avenir de la médecine », prédit-il. Grâce aux nouvelles technologies d’analyses et d’imagerie, « on est en train de comprendre qu’une même maladie peut-être sous-tendue par des désordres différents ». Un nouveau paradigme est, selon lui, entrain de naître : la « four P Medicine » (la médecine des 4 P). Elle sera prédictive, préventive, personnalisée et participative : « Le patient devra faire la démarche d’accéder à cette médecine avant d’être malade ».
MARIE-FRANCE
Avril
Plein le dos
« NOUS AURONS TOUS (ou pratiquement tous : 80 % des Français) la malchance de nous coincer et de souffrir du dos au moins une fois dans notre vie », prévient « Marie-France ». Le mensuel tente d’éclairer ses lectrices sur les méthodes qui aujourd’hui proposent de soulager autrement que par la kiné et les médicaments. Une règle de base à observer : « Si une douleur s’installe plus de deux à trois semaines ou si elle est très aiguë et ne diminue pas dans les vingt-quatre heures, il faut un diagnostic médical. » Mais même bénin, le mal de dos « gâche et rétrécit le quotidien ». Plutôt que de se fier au bouche-à-oreille, les lectrices sont invitées à s’écouter. Sensation d’avoir le nerf coincé ? « J’essaie un chiropracteur », conseille la revue. Et que celles qui ont peur de se faire mal en bougeant, se rassurent : la cause de leur souci a un nom, la kinésiophobie et ça se soigne. Au centre d’évaluation de la douleur de l’hôpital Saint-Antoine, le Dr Françoise Laroche parle de ce type de patients : « Après un long parcours médical, ils ont glané des informations qu’ils ont souvent mal interprétées, persuadés, par exemple, que leur colonne est fragile. » Les angoissées chroniques pourront bénéficier de l’haptonomie, qui « n’est pas seulement réservée aux parents qui veulent communiquer avec leur bébé » et, si rien ne marche, de la technique Alexander, qui serait la méthode la plus efficace contre le mal de dos.
SCIENCE & VIE
Avril
Des cancers qui régressent
RÉGULIÈREMENT, les couloirs des congrès de cancérologie bruisseraient de ces récits extraordinaires. « Pratiquement tous les cancérologues ont une histoire de régression spontanée à raconter, reconnaît le Pr Jean-François Morette, chef du service d’oncologie médicale du CHU Avicenne, à Bobigny. Mais la plupart du temps, la médecine se borne à un simple constat sans pouvoir fournir de réelles explications ». « Science & vie » a tenté d’aller plus loin après l’étude sur les cancers du sein qui a récemment entraîné la réprobation du corps médical. « Il apparaît que les régressions spontanées sont très rares dans les cancers les plus classiques comme celui du sein : moins d’un cas sur 100 000 », y est-il expliqué. En revanche, le phénomène existe dans certaines formes comme le neuroblastome. « Jusqu’à 10 % de ces cancers peuvent faire l’objet de régressions spectaculaires », affirme Olivier Delattre, responsable de l’unité Génétique et biologie des cancers à l’Institut Curie. Il fait partie des chercheurs qui étudient les mécanismes moléculaires qui sous-tendent ces régressions. « Nos résultats sont trop préliminaires pour choisir de ne pas traiter », souligne-t-il. Communiquer sur ce type de recherche originale reste problématique, souligne la revue. Les patients risquent d’abandonner le dépistage et le traitement.
QUE CHOISIR SANTÉ
Avril
Histoire d’hypothyroïdie
« Que choisir santé » fait un point sur les dérèglements de la thyroïde à la faveur du témoignage d’une patiente. Françoise D., 28 ans, met au monde un beau petit garçon en 2005. « Après mon accouchement, j’ai eu une période très difficile. J’étais excessivement fatiguée, je n’arrivais pas à reprendre le dessus. J’ai consulté à maintes reprises. On me disait : c’est normal, il faut du temps pour se remettre d’une naissance », raconte-t-elle. Le problème est que cela dure. Fortifiants, antidépresseurs (baby blues), rien n’y fait. Le déclic survient au supermarché au moment de payer : « Oh, vous faites du henné ! », lui demande la caissière. La paume de ses mains est jaune orangé. Une recherche sur Internet la met sur la piste d’une hypercholestérolémie. Les analyses sanguines le confirment (5 g/l) et mettent la puce à l’oreille de son médecin, qui finit par diagnostiquer une hypothyroïdie. « Après un accouchement, un trouble de thyroïde toucherait presque une femme sur dix », souligne le mensuel, qui explique aussi qu’une palpation devrait être réalisée au moins une fois par an. « En revanche, l’autopalpation du cou est déconseillée, car souvent à l’origine de fausse alerte et d’angoisse inutile. »
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