Les iSGLT2, sécures même après 70 ans

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Publié le 11/10/2024
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Une vaste cohorte britannique rassure sur la sécurité d’emploi des iSGLT2 chez les patients les plus âgés.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Le suivi d’une cohorte britannique de plus de 300 000 diabétiques de type 2 (Mastermind) a apporté des données sur la sécurité d’emploi des iSGLT2 avant et après l’âge de 70 ans (1). Des comparaisons de sécurité ont été faites entre les sujets âgés sous iSGLT2 recevant des iSGLT2 (n=109 000) ou un iDPP4s (n=77 000).

Si le risque d’acidocétose diabétique n’était accru avec les iSGLT2 chez les personnes de moins de 70 ans, il l’était passé le 70e anniversaire : HR=3,82 [1,12, 13,03] vs iDPP4. Cependant, les taux d’incidence avec les iSGLT2 passés 70 ans demeurent très faibles (29,6 /10 000 personnes-années).

Par ailleurs, les iSGLT2 étaient associés à un surrisque similaire d’infection génitale dans les deux groupes d’âge (< 70 ans : 2,27 ; vs ≥ 70 ans : 2,16). Fait important, aucun surrisque de déplétion volémique, de troubles mictionnels, de pollakiurie, de chutes ou d’amputation sous iSGLT2 n’a été relevé dans les deux groupes d’âge.

Enfin, Chez les DT2 de 70 ans et plus, la baisse de l’HbA1c était similaire entre les iSGLT2 et les iDPP4, alors que les iSGLT2 étaient plus efficaces pour les moins de 70 ans. Le poids a diminué de 2,6 kg en moyenne dans les deux groupes iSGLT2, quand il est resté inchangé sous iDPP4.

Réponse clinique

Le suivi de cette cohorte britannique de DT2 est une fois encore d’une grande utilité pour les praticiens. Des données de vraie vie, bien recueillies et de masse. Ces résultats sont riches d’enseignement, et plutôt rassurants et même très rassurants quant au recours au iSGLT2 après l’âge de 70 ans (comme avant d’ailleurs). Certes, le risque d’infections génitales est le double de celui sous autres traitements, ici des iDPP4, et le risque d’acidocétose est trois fois plus élevé, mais en incidence absolue très faible (29/10 000 personnes-années). De plus, le risque d’hypovolémie n’est pas accru.

Merci aux collègues britanniques, encore une fois capable de produire des données santé de masse, qui guident, depuis l’UKPDS, nos comportements et choix médicaux. On peut ainsi utiliser assez sereinement cette classe iSGLT2 assez largement, comme anti-hyperglycémie, mais aussi protecteur cardiovaculaire et rénal avant et après l’âge de 70 ans.

(1) Güdemann LM et al, Mastermind consortium. Safety and effectiveness of SGLT2 inhibitors in a UK population with type 2 diabetes and aged over 70 years: an instrumental variable approach. Diabetologia. 2024 Sep;67(9):1817-27

Pr Serge Halimi, professeur Emérite, Univ. Grenoble- Alpes

Source : lequotidiendumedecin.fr