On peut noter parmi les facteurs influant le taux d’HbA1c, la race, l’âge, l’insuffisance rénale, les anémies par carence en fer, la durée de vie des hématies, les différents phénotypes de glycateurs (forts ou faibles) et certains médicaments ou substances (vitamine C, vitamine E).
(INSÉRER PUCE CARRÉ GRAS) Dans l’insuffisance rénale chronique, il existe une diminution de la durée de vie des hématies, avec augmentation du turnover des globules rouges induite par l’érythropoïétine souvent utilisée dans cette indication. L’ensemble aboutit à un niveau d’HbA1c diminué par rapport à ce qu’il serait avec le même équilibre glycémique chez un individu ayant une fonction rénale normale. De ce fait, il est souvent assez difficile d’estimer l’équilibre glycémique chez un sujet insuffisant rénal.
(Insérer puce carré gras) La carence martiale est très fréquente (elle touche environ 2 milliards de personnes dans le monde), une anémie en est souvent la conséquence. Certaines études rapportent une augmentation de l’HbA1c en présence d’une carence martiale. Le mécanisme pourrait passer par une augmentation de la glycation de l’hémoglobine par le biais d’une augmentation du malonaldéhyde.
Deux revues ont été publiées en 2015 sur ce sujet et n’aboutissent pas aux mêmes conclusions. Une méta-analyse incluant des études – dont une avec plus de 10 000 sujets – où le dosage d’HbA1c était réalisé par HPLC chez des individus non diabétiques conclut que l’HbA1c n’est pas significativement différente, qu’il existe ou non une carence en fer, voire une anémie par carence martiale (1). Une autre revue – ayant inclus des études avec des effectifs faibles – également réalisée chez des individus non diabétiques, a montré que la carence en fer, avec ou sans anémie, induisait une augmentation de l’HbA1c (2). En tout état de cause, ces deux revues sont d’accord sur un point : il y a nécessité d’études ultérieures.
(INSÉRER PUCE CARRÉ GRAS) La durée de vie moyenne des hématies est de 120 jours, variable selon les individus : ± 10 jours. Or, si l’on considère une HbA1c à 7,0 % pour une durée de vie à 120 jours, celle-ci passe à 6,4 % lorsque la durée de vie est de 110 jours et à 7,6 % pour 130 jours. Le problème est qu’il est extrêmement difficile de mesurer la durée de vie des globules rouges. Or toute pathologie qui va modifier cette durée de vie va considérablement influer sur l’HbA1c, dont la mesure perdra alors de son intérêt pour estimer l’équilibre glycémique.
(INSÉRER PUCE CARRÉ GRAS) Les variations intra-individuelles de capacité de glycation sont très faibles (mois de 2 %). En revanche, il existe des variations interindividuelles notables, dépendant de l’ethnie (l’orateur suivant, William Herman, du Michigan, indiquera une augmentation de 0,9 % de l’HbA1c chez les Afro-Américains, restant à 0,7 % après ajustements multiples), de l’âge (+ 0,03 % par an) et de ce que l’on appelle l’écart de glycation (« glycation gap »). Il correspond à la différence entre l’HbA1c et la fructosamine. Celle-ci est en fait une dénomination générique de l’ensemble des cétoamines (protéines) plasmatiques. L’albumine étant la plus répandue, la mesure de la fructosamine correspond largement à celle de l’albumine glyquée.
La demi-vie de l’albumine est d’environ 20 jours, la fructosamine est donc le reflet de la glycémie moyenne sur 2 à 3 semaines. Cette mesure est largement influencée par la modification de la concentration ou de la demi-vie des protéines : syndrome néphrotique, cirrhose, dysprotéinémie. Elle ne peut pas être utilisée lorsque la concentration d’albumine est inférieure à 30 g/l.
Déglycation
Aucun mécanisme précis n’a pu être mis en évidence pour l’écart de glycation. Il n’existe pas d’arguments pour des différences interindividuelles. Un des mécanismes évoqués serait l’intervention du détachement de molécules de glucose de l’hémoglobine (déglycation). Trois enzymes capables de déglyquer les protéines ont été mises en évidence, dont la fructosamine3-kinase (présente chez l’humain) et deux autres enzymes non présentes chez les mammifères.
La fructosamine3-kinase existe en abondance dans les érythrocytes humains mais n’est pas capable de déglyquer l’HbA1c, et des souris déficientes en fructosamine3-kinase sont normales.
(2) English E et al. Diabetologia. 2015 May 21. [Epub ahead of print]
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