L’EASD, cinquantenaire, a atteint l’âge de raison, l’occasion d’un bilan des progrès des connaissances, traitements et pratiques dans le domaine du diabète. On a bien sûr aussi parlé physiopathologie, nouveaux traitements, technologie, etc., mais ce qu’il faut retenir de Vienne 2014, qui a rassemblé 25 000 participants, ce sont les prouesses que la médecine a accomplies en 50 ans, permettan de changer le cours des choses, qu’il s’agisse du diabète de type 1 comme de type 2, face à cette maladie qui affecte 400 millions d’individus sur 5 continents.
Certes, toujours pas de guérison en vue ! Mais améliorer à ce point l’espérance de vie, la fréquence et la gravité des complications, la qualité de vie des patients, constitue un bilan dont on peut être fiers. Aujourd’hui, presqu’aucun jeune DT1 ne risque la dialyse, les femmes porteuses de DT1 peuvent avoir plusieurs enfants, la cécité et toutes formes de rétinopathies, les amputations, les infarctus ont diminué de 30 à 70 % dans les seules 10 dernières années !
La guerre est-elle donc gagnée ? Non, plusieurs batailles restent à livrer : les amputations restent 7 à 8 fois plus fréquentes que chez les non-diabétiques, comme la mortalité, encore 1,5 à 2 fois plus élevée, et le diabète reste la principale cause d’insuffisance rénale, AVC, infarctus, neuropathie, handicap visuel.
Surtout, ces progrès ne concernent que les pays développés. C’est dans les pays émergents qu’il faudra porter sans retard l’effort à l’échelon mondial. Il faut regarder du côté de l’Afrique subsaharienne, soumise à la pandémie de diabète qui affecte de plus jeunes individus et engendre des complications précoces et redoutables.
En Europe comme aux États-Unis, ces progrès sont le succès de toutes les spécialités et de la diabétologie en particulier, qui, têtue, a su défendre, contre vents et marées, l’idée que le diabète n’est pas qu’un simple facteur de risque et que les diabétiques ne sont pas des malades incurables et irresponsables. Traiter les lipides et l’hypertension, oui, mais contrôler la glycémie est capital, n’en déplaise à ceux qui affirment que cela n’a jamais été démontré et jettent les antidiabétiques et les diabétologues avec l’eau du bain.
Pas convaincus ? Allez sur le site de l’EASD et suivez en streaming la conférence du Pr G. Scherthaner. Si vous êtes diabétologue vous en sortirez plus motivé que jamais et si vous êtes de ceux qui doutent vous devriez revoir votre position.
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