Des chercheurs américains ont inventé un petit patch transdermique, « intelligent », capable de détecter les variations de glucose dans le sang, puis d’injecter de l’insuline dans la circulation en réponse à une hyperglycémie.
Testé avec succès chez des modèles murins de diabète de type 1, l’équipe envisage avec impatience de passer aux essais chez le cochon, puis chez l’homme. Conçu pour fonctionner de manière autonome et indolore, et pour éviter les risques d’hypoglycémie associés aux excès d’insuline, l’outil pourrait représenter une véritable révolution pour la prise en charge des patients diabétiques, de type 1 comme de type 2, qui n’auraient plus à se soucier des contrôles glycémiques réguliers et des injections répétées d’insuline.
« Nous avons conçu un patch pour les diabétiques qui fonctionne rapidement, qui est simple d’utilisation, et qui est fabriqué avec des matériaux non toxiques et biocompatibles », explique le Pr Zhen Gu, de l’Université de Caroline du Nord, principal auteur de l’étude publiée cette semaine dans « Proceedings of the National Academy of Science ». « Ce système peut être personnalisé, pour prendre en compte les spécificités du patient, tel que son poids et sa sensibilité à l’insuline – on peut donc le rendre encore plus intelligent », précise-t-il.
121 micro-réservoirs d’enzymes et d’insuline
Si plusieurs dispositifs de distribution automatique d’insuline existent déjà, associant une pompe à insuline et un capteur sous-cutané, il s’agit du premier modèle reposant sur un timbre à micro-aiguilles dans lesquels une réaction chimique permet de déclencher la diffusion d’insuline. Le timbre en silicone, de la taille d’une pièce de monnaie, est recouvert de 121 micro-aiguilles. Il s’agit en fait de réservoirs microscopiques contenant deux substances clés : des enzymes sensibles aux variations de la glycémie et de l’insuline. Les micro-aiguilles sont suffisamment solides pour percer la barrière épidermique et atteindre les capillaires sanguins. Lorsque les niveaux de glucose dans la circulation dépassent un certain seuil, les enzymes sont activées (le seuil déclencheur dépend de la concentration en enzymes dans les réservoirs), entraînant une réaction en chaîne qui déclenche le relargage de l’insuline dans la circulation.
Un contrôle de 9 heures chez la souris
Pour l’instant, l’équipe a pu tester ses patchs chez des modèles de souris atteintes de diabète de type 1, chez qui les taux de glucose ont pu être abaissés en 30 minutes, puis contrôlés pendant neuf heures grâce aux timbres. En comparaison, un autre groupe de souris diabétiques a reçu une injection standard d’insuline, qui a permis d’abaisser la glycémie de manière très transitoire – la glycémie a en effet rapidement grimpé.
Parce que les souris sont moins sensibles à l’insuline que les hommes, les chercheurs anticipent que le contrôle de la glycémie par le patch pourrait durer encore plus longtemps chez l’homme. L’objectif à long terme est de fabriquer des patchs que les patients n’auraient pas à changer tous les jours.
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