La prévalence du diabète monogénique dans les larges cohortes systématiques varie entre 1 et 3 %. Cependant, 80 à 90 % des diabètes de type MODY ne seraient pas diagnostiqués au Royaume-Uni, 94 % aux États-Unis et la majorité (76 %) ne serait pas correctement traités (1). Si la notion de diabète de type MODY est bien connue, l’absence de critère spécifique rend le diagnostic parfois difficile.
Le dosage des anticorps peut apporter des éléments. Ainsi, si la prévalence des auto-anticorps anti-GAD et anti-IA2 est comparable à celle de la population générale (‹ 1 % des cas), la présence d’anti-IA2 permettrait de se dispenser d’une enquête génétique, a priori inutile (Mc Donald).
Quant aux formes néonatales de diabète qui se présentent comme un diabète de type 1 survenant avant l’âge de 6 mois (2), elles peuvent être transitoires (45 % des cas) ou permanentes (45 % des cas) et sont souvent liées à des mutations activatrices du gène codant pour la sous-unité Kir6.2 du canal potassique ATP sensible, et répondent ainsi très bien aux SUs qui vont, en fermant le canal K à ATP, permettre l’insulinosécrétion avec un effet durable.
Dans un petit nombre de cas toutefois, l’anomalie génétique va être à l’origine d’une agénésie pancréatique qui pourra être soit isolée et à l’origine du diabète seulement (29 % des cas), soit associée à d’autres anomalies du développement (71 % des cas). De nombreux gènes peuvent être impliqués. Dans le premier cas, les parents étaient apparentés et les mutations généralement homozygotes récessives de différents facteurs impliqués dans le développement pancréatique. Dans le deuxième cas, les autres anomalies peuvent être : cardiaques (80 %), du SNC (57 %), de l’intestin (20 %). Il s’agit alors le plus souvent de mutations hétérozygotes de novo : GATA6 est la plus fréquente (47 %), GATA 4 (1 %), CNOT1 (3 %), mais aussi dans un petit nombre de cas de mutations récessives des facteurs précédemment décrits.
Des tests, et un traitement anténatal ?
Pour les formes monogéniques de diabète, de façon générale, le délai entre diagnostic de diabète et diagnostic génétique est encore trop long. Le problème pourrait être résolu avec l’arrivée attendue de tests diagnostiques, examinant en, une seule fois toutes les formes connues de diabète et les gènes MODY.
Pour le diabète néonatal, on envisage désormais un diagnostic prénatal sur l’ADN fœtal circulant (5-10 %). Ceci pourrait permettre un traitement, le glibenclamide traversant la barrière placentaire (concentration X 0,7). Quel est l’impact de fortes doses de glibenclamide chez la mère au 3e trimestre ? Si le fœtus n’est pas atteint, il y a macrosomie et hypoglycémie néonatale marquée. Si le fœtus est atteint, le poids de naissance est normal et il n’y a pas de diabète.
(1) Gilliam et al. SEARCH Study 2013
(2) Edghill. Diabetes 2006 ; Iafusco et al. Diabetologia 2002
(3) Shephered et al. Diab Med 2009
(4) Bellane-Chantelot. Ann of intern Med 2004
(5) Pearson, 2004, Diabetes Care
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