L’acide tranexamique (TXA) en prophylaxie des hémorragies majeures est efficace en chirurgie générale sans augmenter le risque vasculaire par rapport au placebo. Telle est la conclusion de l’essai randomisé contrôlé international de phase 3 appelé Poise-3. Les résultats sont publiés dans le Jama Surgery.
L’étude a inclus 9 535 patients de plus de 45 ans, devant subir une chirurgie non cardiaque avec au moins une nuit d’hospitalisation en post-opératoire et avec un surrisque cardiovasculaire, afin d’évaluer l’efficacité mais aussi la sécurité du TXA contre placebo. Les auteurs ont réalisé plusieurs sous-analyses évaluant des chirurgies générales et non générales.
L’acide tranexamique est déjà utilisé en pratique pour la prévention des saignements lors de césariennes, de chirurgies cardiaques ou encore en traumatologie. En dehors de ces situations, les données manquaient. Ainsi, pour les auteurs, « Poise-3 fournit l’estimation optimale de l'effet de l’acide tranexamique en chirurgie non cardiaque, y compris en chirurgie générale ».
Avec l’acide tranexamique, 8 % de saignements contre 10,5 % avec placebo
Dans la sous-analyse concernant les chirurgies générales, 3 260 patients (âgés de 68,6 ans en moyenne et 53,4 % d’hommes) ont été randomisés pour recevoir en début et à la fin de la chirurgie, soit 1 g de TXA en bolus en intraveineux (n = 1 635), soit un placebo (n = 1 625). Pour le critère de jugement principal (survenue d’un saignement grave ou d’une hémorragie majeure ou d’une hémorragie dans un organe important), les auteurs retrouvent 8 % d’événements dans le groupe TXA contre 10,5 % dans le groupe placebo (RR = 0,74).
En s’intéressant aux sous-types de chirurgie générale, les auteurs retrouvent une réduction significativement plus importante du risque de saignements avec le TXA dans les chirurgies hépatopancréaticobiliaires (HR = 0,55) et les chirurgies colorectales (HR = 0,67). Concernant l’innocuité, les auteurs ne retrouvent pas de risque augmenté de lésions myocardiques après une chirurgie non cardiaque, d’AVC non hémorragique, de thrombose artérielle périphérique ou de thrombose veineuse profonde symptomatique à 30 jours dans le groupe TXA (11,9 contre 12,5 % d’événements dans le groupe placebo, HR = 0,95). Enfin, parmi les patients de cette sous-analyse, 40 % de chaque groupe (TXA ou placebo) étaient atteints d’un cancer actif. Les auteurs retrouvent une efficacité similaire du TXA, quel que soit le statut du cancer.
Dans les autres sous-analyses de l’étude Poise-3, les auteurs retrouvent également une efficacité et une sécurité du TXA en prophylaxie dans les chirurgies non générales (n = 6 208).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024