Retards de consolidation osseuse

La piste de la greffe d’ostéoblastes autologues

Publié le 12/02/2009
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D’APRÈS LES RÉSULTATS d’une équipe coréenne, la greffe d’ostéoblastes autologues pourrait être une alternative intéressante à la greffe osseuse dans les retards de consolidation des os longs. L’avantage principal de cette technique est d’être moins traumatisante et douloureuse. Par analogie avec ce qui se fait depuis quelques années avec l’injection de chondrocytes autologues dans les atteintes du cartilage articulaire, Seok-Jung Kim et coll ont eu l’idée de greffer dans les zones fracturées des ostéoblastes autologues obtenus à partir d’un prélèvement de moelle osseuse. Comme le recueil médullaire compte un nombre limité d’ostéoprogéniteurs, l’astuce des chercheurs est de les avoir mis en culture avant la transplantation.

Cal osseux radiographique.

Afin d’éviter une anesthésie supplémentaire, le prélèvement de moelle osseuse était réalisé au cours de la chirurgie initiale pour fracture d’un os long, avant même de savoir s’il y aurait retard de consolidation. Ainsi sur les 155 patients fracturés ayant participé, seuls 64 patients ayant un retard de consolidation ont été finalement inclus puis randomisés soit dans le groupe expérimental (n = 31), soit contrôle (n = 33). Tous présentaient une absence de cal osseux six semaines après la fracture, correspondant à un score inférieur à 3 points selon l’échelle spécifique en vigueur. La formation du cal osseux était mesurée sur des radiographies à un et deux mois après la greffe des ostéoblastes dans la zone de fracture. Il est alors apparu qu’à deux mois, la formation du cal était significativement plus importante dans le groupe expérimental. Aucune complication n’a été relevée.

Outre le fait d’être moins douloureuse, cette technique offre plusieurs avantages par rapport à la greffe osseuse. Certaines complications spécifiques peuvent être évitées : délabrement de la zone prélevée en cas d’autogreffe, fracture du greffon en cas d’allogreffe. Les procédures anesthésiques sont moins lourdes, puisque l’injection des cellules autologues dans la zone de fracture s’effectue sous anesthésie locale. Une hospitalisation n’est pas nécessaire et les activités habituelles peuvent être reprises sans délai.

BMC Musculoskeletal Disorders, édition en ligne.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr