Appendicite : la chirurgie préserve la fertilité féminine

Publié le 02/07/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Brides, trompes sténosées, état défavorable post-inflammatoire, les causes ne manquaient pas. Pourtant, d’après une large cohorte britannique, il semble bien que les craintes concernant une baisse de la fertilité chez les femmes après appendicectomie soient sans fondement. L’équipe de Sami Shimi (université de Dundee) montre en effet que le taux de fécondité après chirurgie n’est pas grevé et s’affiche même plutôt à la hausse.

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé les données d’un registre national britannique, le General Practice Research Database. Ont été inclus 76 426 patientes âgées de plus de 45 ans ayant eu une appendicectomie entre 1986 et 2009 et suivies jusqu’en septembre 2009. La fertilité était définie par la survenue d’une grossesse, qu’elle ait donné lieu ensuite à une naissance vivante, une fausse couche ou une interruption de grossesse. Le taux de grossesse était comparé dans un ratio 2/1 à celui de femmes non opérées, appariées pour l’âge et les antécédents.

Faible niveau socio-économique

Il est apparu au cours d’un suivi moyen de 10,5 ans que 39,3 % des patientes appendicectomisées (30 030) ont été enceintes par rapport à 28,3 % dans le groupe témoin (43 321). Sans parvenir à se l’expliquer très clairement, les chercheurs britanniques ont constaté également que la prise de contraceptifs et le taux de grossesse antérieure étaient supérieurs dans la cohorte appendicectomie. Si ces deux facteurs peuvent traduire une vie sexuelle plus intense et expliquer ainsi une hausse apparente de la fertilité, le lien avec l’appendicectomie est plus obscur. Pour les auteurs, il est possible que les conditions socio-économiques jouent un rôle, puisqu’un faible niveau d’études et de faibles revenus sont associés à la fois à la survenue de grossesses précoces et d’appendicite.

S’il existe un consensus pour s’accorder sur le fait que la laparoscopie est moins traumatisante que la laparotomie, il n’est pas flagrant dans l’étude qu’en matière de fertilité le choix d’une technique par rapport à l’autre ait un réel impact. Car même si les antibiotiques ont récemment détrôné la chirurgie en première intention chez l’adulte (voir « le Quotidien » daté du 4 juin 2012), l’appendicectomie reste de mise dans certaines situations. Les chercheurs britanniques fournissent ainsi des données rassurantes à prodiguer aux candidates à la chirurgie en âge de procréer, même si, et c’est l’une de ses limites, l’étude ne dit rien au sujet des appendicites compliquées de perforation ou de péritonite.

Fertility ans Sterility, 2012. doi:10.1016/j.fertnstert.2012.05.016

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr