« PARCE QUE le seul traitement d’un AVC ischémique doit être délivré dans les premières heures qui suivent le début des symptômes, ce traitement n’est pas donné aux personnes qui se réveillent avec un AVC car, le plus souvent, on ne peut déterminer avec exactitude le début des symptômes », explique le Dr Jason Mackey (Université de Cincinnati). « Des études par imagerie sont en cours pour nous aider à développer de meilleures méthodes pour identifier quels patients peuvent bénéficier du traitement, même après que les symptômes ont démarré. »
Sur la foi des résultats de l’étude « Neurologic disorders and Stroke », l’Institut national américain a restreint l’usage du t-PA aux trois heures qui suivent le début des symptômes. Ce délai peut être étendu à 4 heures et demie chez une population sélectionnée de patients.
Les auteurs ont cherché à avoir une estimation plus précise de la proportion des AVC survenant pendant le sommeil, et à déterminer s’il y a des différences entre ces AVC et ceux qui frappent au cours de la journée (certaines publications évoquent une gravité plus importante potentielle des AVC nocturnes).
La majorité était de nature ischémique.
L’étude a consisté à examiner tous les cas d’AVC présentés par des personnes de 18 ans et plus et vus aux urgences des hôpitaux de la région du Nord Kentucky (1,3 million d’habitants) pendant un an. La majorité d’entre eux étaient de nature ischémique, avec blocage d’un thrombus dans une artère du cerveau.
Les auteurs ont identifié 1 854 AVC sur un an, parmi lesquels 273 (14,3 %) étaient des AVC survenus au cours du sommeil nocturne.
Les auteurs ne trouvent pas de différences significatives entre les AVC nocturnes et les autres AVC ischémiques, quand on prend en compte les éléments démographiques, les profils de risque ou l’évolution clinique. Il existe juste des différences d’âge à la survenue (72,3 ans en moyenne pour les AVC du sommeil contre 70 ans pour les autres AVC) et de score d’évaluation à l’inclusion (NIH Stroke Scale Score) avec un facteur de gravité un peu plus important pour les AVC nocturnes, sans que cela soit significatif.
« Nos données suggèrent qu’au moins un tiers des AVC nocturnes découverts au réveil pourraient être éligibles pour un traitement thrombolytique par t-PA. Car selon toute probabilité, les AVC ischémiques se produisent juste avant l’éveil dans cette proportion. »
Ces patients sont en pratique inéligibles pour une thrombolyse pour des raisons de délais, mais « c’est dommage, car il est probable que ces événements sont survenus immédiatement avant l’éveil. Les efforts de certains chercheurs portent sur le développement de meilleures méthodes pour identifier ces patients bénéficiaires potentiels d’un traitant en minimisant le risque. »
C’est la première étude qui précise de manière rigoureuse les proportions des AVC nocturnes pendant le sommeil, les travaux antérieurs faisant état de chiffres entre 8 % et 18 %, mais avec à chaque fois, des limites importantes (taille réduite de l’étude ou études de population).
J.Mackey, J.P.Broderick et coll., Neurology, 10 mai 2011.
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