Alors que les indications de la valve aortique percutanée (Tavi) se sont élargies pour inclure les patients à risque chirurgical intermédiaire et faible, les hôpitaux doivent optimiser les soins pour faire face à l’arriéré croissant de patients dans un contexte où les ressources médicales sont limitées.
Depuis 2002, année de la première implantation par le Pr Alain Cribier à Rouen, cette technique s’est considérablement développée. « Aujourd’hui, le Tavi occupe une place croissante dans la prise en charge de la sténose aortique (près de 20 000 par an) avec une augmentation de 30 % entre 2020 et 2022 », a souligné le Pr Éric Durand du CHU de Rouen.
Une augmentation importante des procédures Tavi est attendue dans le futur. « L’adoption de procédés innovants permettant d’améliorer les résultats cliniques des patients et d’optimiser la capacité et la gestion des ressources hospitalières est dans ce contexte essentielle », a déclaré Jean-Luc Lemercier, vice-président d'Edwards Lifesciences.
Les études Fast-Tavi II et Benchmark, présentées au congrès EuroPCR, ont ainsi montré que la mise en place d’un parcours de soins optimisé incluant des mesures logistiques et opérationnelles entraînait des bénéfices à la fois pour le patient et l’hôpital.
Diminution de la durée de séjour de 25 %
Fast-Tavi II est une étude contrôlée randomisée prospective multicentrique évaluant l'efficacité d'une intervention visant à réduire la durée du séjour après Tavi. Cette étude académique conduite dans 20 centres français a pu être réalisée grâce à l’obtention d’un programme de recherche hospitalo-universitaire (Stop-AS), en partenariat avec différentes organisations, dont Edwards Lifesciences.
Le groupe d’intervention, comprenant 10 centres randomisés, a été formé pendant deux mois au parcours de soins Tavi optimisé pour réduire la durée de séjour. « Le parcours Tavi optimisé prévoit la mise en œuvre de bonnes pratiques telles que la présence d’un coordinateur Tavi à l’hôpital, l’information du patient tout au long du processus ou encore la mobilisation rapide du patient après l’intervention (quatre heures après l’intervention), a précisé le Pr Durand, principal investigateur de l’étude Fast-Tavi II. En France, sur 54 centres Tavi, environ 40 sont formés. »
Au total, 1 829 patients atteints de rétrécissement aortique serré symptomatique ont participé à l’étude Fast-Tavi II : 860 dans le groupe contrôle et 969 dans celui d’intervention. La sortie précoce a été obtenue chez 58,1 % des patients du groupe d’intervention versus 42,3 % de ceux du groupe contrôle. La durée de séjour médiane a été significativement réduite dans le groupe d’intervention par rapport au groupe témoin (trois versus quatre jours, p < 0,0001). La mortalité à 30 jours était faible et similaire entre les deux groupes (0,52 versus 1,05 %, p = 0,29), tout comme les réadmissions à 30 jours pour raison cardiovasculaire (4,65 versus 2,79 %, p = 0,29), ce qui montre la sécurité de cette procédure accélérée.
« La mise en œuvre d’un parcours de soins Tavi optimisé contribue à améliorer l’efficience de l’hôpital en libérant des lits en réanimation ou encore en cardiologie, permettant ainsi de prendre en charge plus de patients. Le temps d’attente pour un Tavi est en moyenne de trois mois. Si on gagne un jour pour 20 000 Tavi par an, on peut espérer traiter 4 000 patients supplémentaires par an », a indiqué le Pr Durand.
Registre dans sept pays européens
Les données issues du registre Benchmark en Europe ont également démontré la sécurité et l'efficacité du parcours de soins optimisé pour les patients traités par Tavi. Le programme Edwards Benchmark met l’accent sur la sédation consciente, la récupération en dehors de l’USI et l’objectif d’une sortie au lendemain de la procédure. Ce programme est actuellement utilisé dans plus de 320 centres (Europe, États-Unis, Canada, Australie…).
Quelque 2 405 patients traités par Tavi, dans sept pays européens, ont été inclus dans l'étude. L’objectif était de déterminer si la mise en œuvre d'un ensemble de pratiques Benchmark pouvait réduire la durée de séjour à l'hôpital, optimiser l'occupation des lits en unité de soins intensifs (USI) et améliorer la satisfaction des patients et des professionnels de santé, tout en préservant la sécurité des patients.
Les données démontrent que les patients traités par Tavi après la mise en place du programme Benchmark ont connu une réduction de 25 % de leur séjour en USI et une réduction de 33 % de la durée médiane de séjour à l'hôpital, tout en conservant des résultats cliniques à 30 jours similaires à ceux des patients traités avant la mise en œuvre du programme Benchmark.
D'après une conférence de presse d'Edwards Lifesciences
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