Sur près d’un million de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque (IC) en France, la moitié environ présente une forme à fraction d’éjection préservée (ICFEP) dont le diagnostic reste difficile et la prise en charge insuffisante, faute de traitements appropriés. « Il y a eu beaucoup d’essais mais ils postulaient que l’ICFEP était équivalente à la forme à fraction d’éjection réduite. Cela a été un échec et nous n’avons aujourd’hui pas de traitement », explique le Pr Jean-Sébastien Hulot de l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP).
Face à cette situation, un consortium a été créé et consolidé pendant deux ans pour aboutir en janvier 2019 au lancement du projet de recherche PACIFIC (physiopathologie, classification, innovation dans l’IC) dans l’ICFEP. « L’objectif du programme est de pouvoir mieux définir et stratifier ce syndrome hétérogène, ainsi que proposer des solutions adaptées à chaque patient en fonction de son phénotype », précise le Pr Hulot.
Technologies novatrices
Financé par des fonds publics et privés, le projet PACIFIC réunit au sein d’un consortium huit acteurs de santé : l’AP-HP en tant que promoteur de l’étude clinique et ses cinq centres experts en cardiologie (HEGP, Bichat, Henri-Mondor, Lariboisière, Pitié-Salpêtrière), l’Inserm, Sanofi qui pilote le consortium, Servier et quatre PME impliquées dans le développement de technologies et de logiciels innovants de mesure et d’analyse. Parmi celles-ci, l’entreprise Fealinx permettra de traiter les données et de mettre au point un algorithme de diagnostic de l’ICFEP, Casis d’analyser les images cardiovasculaires par intelligence artificielle, Firalis de classifier les patients grâce à des biomarqueurs diagnostics sanguins et urinaires et Bioserenity de les suivre à domicile grâce à un T-shirt connecté intégrant des capteurs de mesure en continue des paramètres.
14 millions d'euros nécessaires à la réalisation du projet. Ils seront apportés par des partenaires privés ainsi que le Secrétariat général pour l’investissement, à hauteur de 7,3 millions d'euros, dont moitié sous forme d’avances récupérables.
Rigidité du muscle cardiaque
« L’accord de consortium a été signé et nous pouvons aujourd’hui lancer ce projet d’une durée de 5 ans. Les six premiers mois seront consacrés à la mise en place de la sonde d’échocardiographie à ultra haute vitesse développée par l’Inserm », explique le Dr Philippe Janiak, directeur de recherche au sein de l’unité cardiovasculaire de Sanofi. Cette sonde, unique au monde, servira à mesurer pour la première fois la rigidité du muscle cardiaque. Puis, 500 patients seront recrutés pendant deux ans. Les données seront ensuite recueillies et analysées afin de créer un nouvel algorithme de diagnostic de l’ICFEP. « À l’issu de ce programme, nous pourrons identifier grâce à l’algorithme des sous-populations plus homogènes de patients atteints d’ICFEP, que l’on pourra traiter plus facilement en repositionnant des médicaments existants ou les essais cliniques en cours », projette le Dr Janiak. « Comme c’est par exemple le cas des 5% de patients avec de l’amylose cardiaque qui ont un mécanisme particulier et peuvent bénéficier d’un traitement adapté récemment mis au point. On espère pouvoir faire de même chez les autres patients », ajoute le Pr Hulot.
D’après la conférence de presse du laboratoire Sanofi
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