EN CONNAISSANT les paramètres responsables d’une régurgitation de la valve tricuspide grâce à une imagerie non invasive, il deviendrait possible de proposer un traitement spécifique de la fuite valvulaire, expliquent Ajit Yoganathan et coll. (Atlanta, États-Unis). Cette suggestion n’est pas le fait du hasard, elle est l’aboutissement logique de leur travail mené en échocardiographie 3D, auprès de patients porteurs d’une fuite tricuspidienne. Cette technologie leur a permis d’établir une corrélation entre l’atteinte anatomique valvulaire et le risque d’insuffisance majeure.
Les chercheurs ont enrôlé 64 patients atteints de régurgitation tricuspidienne à divers stades évolutifs : 20 insignifiantes, 13 minimes, 17 modérées et 14 sévères. L’imagerie a permis de mesurer la surface de l’anneau valvulaire, son écart avec les 3 muscles papillaires du ventricule droit (ils maintiennent la valve fermée pendant la systole), la position de ces muscles par rapport au centre de l’anneau. Ils y ont ajouté la pression artérielle pulmonaire et évalué la régurgitation par Doppler couleur.
L’analyse statistique a permis d’établir des différences entre les sujets témoins et ceux porteurs d’une dilatation ventriculaire en ce qui concerne la pression artérielle pulmonaire, la surface de l’anneau et le déplacement des muscles papillaires. Ces trois facteurs étaient corrélés à l’importance de la fuite valvulaire. Cette nouvelle et meilleure approche physiopathologique pourrait avoir des répercussions sur la prise en charge chirurgicale. Elle permet aussi de comprendre pourquoi les résultats actuels ne sont pas aussi bons que souhaité. Il ne faudrait pas se focaliser sur l’anneau valvulaire mais plutôt sur l’appareil valvulaire dans son ensemble propose l’équipe.
La dilatation ventriculaire droite.
L’examen 3D a montré que la dilatation ventriculaire gauche provoque le déplacement d’un seul muscle papillaire; celle des deux ventricules crée un déplacement de deux muscles; mais la dilatation droite entraîne celle des trois muscles papillaires. Cette dernière pathologie ventricualire était plus souvent associée à une dilatation de l’anneau valvulaire, à une pression artérielle pulmonaire plus élevée et à une régurgitation plus importante.
Le mécanisme physiopathologique serait donc une élévation de la pression artérielle pulmonaire (HTAP) responsable de modifications du ventricule droit occasionnant elles-mêmes un changement de l’anneau valvulaire et le déplacement des muscles papillaires.
Les auteurs vont s’attacher maintenant à découvrir si la prise en charge de l’hypertension pulmonaire permet d’inverser le cours de l’atteinte valvulaire.
Circulation : cardiovascular imaging, janvier 2012.
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