DANS l’HTA, l’intérêt du blocage du SRAA pour traiter et prévenir les complications cardio-vasculaires a été montré dans de grands essais. À partir de recommandations européennes et de l’algorithme des combinaisons recommandées, le Pr Hall (Leeds) a comparé les preuves IEC/ARA2 dans les principales complications cardio-vasculaires. Au-delà de l’effet attendu sur la PA, indique-t-il, les IEC ont un effet spécifique démontré sur la prévention des événements coronaires (« J Hypertens » 2007 ; « Circulation » 2008). En première intention, un IEC est donc à privilégier chez les patients à haut risque cardiovasculaire, en particulier coronaire, quels que soient les facteurs de risque associés (HTA, diabète…).
Curieusement, alors qu’il est de plus en plus nécessaire d’avoir recours à plusieurs molécules dans l’hypertension artérielle, peu d’études comparant les différentes associations viennent guider le médecin dans ses choix thérapeutiques. Malgré tout, chez les hypertendus ayant au moins trois facteurs de risque, l’association inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC)/amlodipine semblerait plus efficace. C’est ce que montrent les études ASCOT et ACCOMPLISH.
ASCOT comparait l’association périndopril/amlodipine à une association aténolol/diurétique. ACCOMPLISH comparait l’association benazapril/amlodipine à une associaiton benazapril/diurétique. Ces deux études sont favorables à l’association IEC/antagoniste calcique. « En pratique clinique, il y a donc intérêt à privilégier une association de ce type chez l’hypertendu coronarien, chez l’hypertendu diabétique et l’hypertendu à haut risque », conseille ainsi le Pr Jacques Blacher, de l’Hôtel-Dieu de Paris.
L’association perindopril/amlodipine exerce un effet synergique sur la pression artérielle. L’efficacité de la bithérapie pourrait être expliquée par la complémentarité des mécanismes d’action au niveau de la paroi artérielle et des organes cibles. À noter de plus qu’il s’agit de molécules de référence pour chacune d’elles. Ainsi, le périndopril a largement fait la preuve de son efficacité chez le coronarien stable (étude Europa), en prévention des récidives d’accident vasculaire cérébral (étude Progress) et plus récemment chez le diabétique de type 2 en association avec l’indapamide (étude Advance). Quant à l’amlodipine, son efficacité a été prouvée chez l’hypertendu (études Allhat et Value) et le coronarien (étude Camelot). Comme les objectifs thérapeutiques sont de plus en plus exigeants dans l’hypertension artérielle, les résultats d’études de comparaison pèsent d’autant dans le choix de la prescription.
D’après un symposium des Laboratoires Servier lors des JHTA.
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